mardi 27 mai 2014

Article de Gabriel Groley non publié par l'Est-Eclair





10 juillet 1986

Des touristes américains
viennent saluer Troyes
ville de leurs ancêtres


Nos liens de province à province avec le Canada sont bien connus. Mais avec les Etats-Unis, pour être moins prononcés, ils n’en existent pas moins.
Un exemple en est fourni par le passage à Troyes d’une honorable famille des U.S.A. Il s’agit de M. et Mme Lloyd W Gundy, retraité de l’administration américaine. Quittant le service actif et disposant de son temps, M. Gundy entreprit de dresser sa généalogie. Il remonta alors la chaîne des âges.
Etant le fils de dame Julie Cottet, il devenait le petit-fils de Jules-Léon Cottet et l’arrière-petit-fils d’Ambroise Cottet.
Ce dernier nom s’impose à tous. Nous l’avons souvent entendu. Ne figure-t-il pas sur la plaque de l’ancienne rue de Saint-Martin ?
Quittant Paris, M. Gundy se mit à explorer les souvenirs troyens. Il visita le musée Saint-Loup, la bibliothèque et les archives pour retracer les traces de ses ancêtres.
Il entra également en rapport avec le vigilant président de la Société Académique et une bonne piste fut trouvée.
Elle part du fils d’Ambroise Cottet qui marié avec une française, partit pour la Californie en 1856. Leur fille Julie Cottet jeta son premier cri en 1893. Son fils M. Gundy est aujourd’hui notre visiteur.
M. Gundy ignore notre langue, par contre Mme Gundy la connait suffisamment. Les traces visibles laissées par l’ancêtre dans notre ville furent vite photographiées. C’était d’abord la plaque de la rue Ambroise Cottet et ensuite le monument funéraire au cimetière de la Charme.
Grâce à une polémique conduite par l’auteur local Arsène Thévenot, il est possible d’établir la carrière d’Ambroise Cottet. Aussi bien, le républicain Cottet était aux prises avec le bonapartiste Thévenot.
On sait que Cottet débuta dans l’administration comme vérificateur des poids et mesures à Arcis sur Aube. Il protesta contre le coup d’état de Louis-Napoléon en 1851. Il fut alors révoqué par l’Empereur et déporté à Lambessa dès l’année suivante.
Revenu en 1854, il se vit réintégré dans ses fonctions mais cette fois à Troyes. La mort l’emporta en 1880. Comme il avait bien servi la cause républicaine, la rue Saint-Martin fut débaptisée en sa faveur par le Conseil municipal.
Ambroise Cottet commença sa carrière dans la fonction publique comme agent des Ponts et Chaussées, il fut ensuite agent du cadastre avant d’être  professeur de mathématiques à l’Ecole Normale d’instituteur de Troyes en 1836. Par concours, il devient vérificateur des poids et mesures en 1842, poste qu’il occupera jusqu’à sa destitution en 1851.
M. et Mme Gundy ont repris l’avion outre-atlantique fort satisfaits des renseignements obtenus à Troyes sur leur famille.
Désormais on peut voir en eux des ambassadeurs convaincus de la vieille Champagne.

Gabriel Grolay


Le 24 juillet 1986

Mon cher Jean,

Je regrette de ne pas voir passer
Une information
Sur les descendants d’Ambroise Cottet.
Elle comportait un petit passage qui pour moi n’était pas sans importance.

Amitiés confraternelles

Gabriel Grolay


On peut penser que le passage évoqué par Grolay concerne la polémique engagée par le bonapartiste Thévenot à l’encontre des républicains qui le destituèent de son poste de vérificateur des poids et mesures en 1871 et désignèrent  Ambroise Cottet comme vérificateur en poste à Troyes. Polémique qu’il poursuivra trois décennies après la disparition de Cottet en 1880 en publiant ses mémoires dans la Tribune de l’Aube en 1912.

2 commentaires:

Malyss a dit…

comme ce doit être impressionnant de retrouver des traces d'ancêtres aussi loin ..

Daniel Chérouvrier a dit…

Dans l'espace et dans le temps.Ils ont eu la possibilité et le mérite de conserver des écrits de leur ancêtre qu'ils ont restitués à sa ville de naissance : Troyes.