Jusqu’au
13 avril au Centre national et musée Jean Jaurès.
Sculpteur de renom né à la fin du XIXème siècle, Camille Ravot (1873-1945)
fut également peintre. Elève d'Alfred Boucher, il enseigna à l'Ecole des
Beaux-Arts de Paris. Son œuvre Après le bain, présentée au Salon des
Artistes français en 1912 le révéla au public.
Après la Première Guerre mondiale, il fut de ceux qui créèrent de nombreux
monuments aux morts en hommage aux soldats disparus. Plusieurs villes et
villages de France conservent encore en place publique une de ses œuvres
patriotiques.
Depuis 1960, le Musée Jaurès conserve dans son fonds 25 croquis de Jaurès
réalisés aux alentours de 1910. Le fils de ce sculpteur portait le même
prénom que son père. Et lui aussi devint un artiste reconnu, maintes fois
primé dans l'entre-deux-guerres. Les nombreuses œuvres picturales qu'ils
ont tous deux laissées à la postérité évoquent les souvenirs de nombreux
voyages en France et à l’étranger. En outre, cette exposition présente une
dizaine de statues et bustes réalisés par Camille Ravot père ainsi que des
photographies et documents divers destinés à situer le travail et la vie de
ces deux artistes.
Extrait de Gallica
gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55158335/texteBrut
Ainsi que
nos lecteurs le savent déjà, Camille Ravot est
venu du peuple. Ancien ouvrier maçon, il eut la
bonne fortune de trouver un maître ayant su discerner
en lui ses aptitudes artistiques. Camille Ravot
aime surtout à représenter les grands rédempteurs
de l'humanité ou les guides spirituels de celle ci.
La haute et pure lumière de l'esprit l'attire, ou
la longue souffrance de ceux qui se sont sacrifiés à
une grande cause. H apporte, dans l'expression de
ces figures, de la conviction, de la franchise et de
la vigueur, toutes qualités qui lui ont permis de
donner des oeuvres maîtresses. On lui doit notamment
les bustes de nombreux personnages connus :
Jaurès, Anatole France et d'autres.
Cette
année-ci, l'actualité tragique de l'histoire a
donné un nouvel aliment à l'inspiration de Camille
Ravot, tout dévoué aux précurseurs et aux apôtres,
en la personne de l'héroïque lord-maire de Cork
Mac-Sv\enney, buste que l'on parle d'acheter pour
l'Etat. J'ai vu le plâtre, singulièrement émouvant,
que l'artiste présenta au Salon des Indépendants.
Cette exposition comprenait, en outre, un buste de
poilu, qui est aussi un martyre résigné souvent,
révolté parfois contre une science
dont il a éprouvé toute l'horreur. Ce buste surmonte
un monument aux morts que nous sommes heureux
de
reproduire. Ce monument, d'une émouvante
composition, est destiné à une ville de province. Je
signalerai aussi sa Tête de République, bas-relief
extrêmement expressif.
Camille
Ravot, qui est aussi un peintre et un graveur
sur bois d'un grand talent, avait à cette même
exposition quelques gravures sur bois représentant
des paysages décrits avec beaucoup de sensibilité.
Cette
dernière exposition au Salon des Indépendants
a apporté une consécration nouvelle à son
talent, qu'animent les plus nobles émotions.
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