"Charlotte la Républicaine" fut chantée à Troyes le 1er septembre 1851 vers 8 heures du soir dans le cabaret du Sr Blanchard rue de la Pie. Chantée par Françoise Chanvin, épouse Dambonville, reprise par une partie de l'assistance. Une rixe éclata entre le mari de Françoise Chanvin et un autre spectateur.
A la demande du Procureur de la république une enquête fut conduite par la police, des interrogatoires des divers protagonistes conduits par le Juge d'instruction du Tribunal de première instance de Troyes (Hugues Truelle), l'intervention du Procureur général de la cour d'appel de Paris qui demanda le 25 novembre 1851 le renvoi de Françoise Chanvin devant la cour d'assise de l'Aube pour avoir :
1. cherché à troubler l'ordre publique enn excitant le mépris ou la haine des citoyens les uns contre les autres;
2.fait l'apologie de faits qualifiés de crimes ou de délits.
L'audience de la Cour d'assise programmée le 15 décembre n'eut pas lieu, l'affaire étant "arrêtée par mesure administrative", une des conséquences du coup d'Etat du 2 décembre 1851.
Le retrait de cette affaire de la session de la Cour d'assise fut motivé le 9 décembre 1851 "attendu que dans l'état actuel des esprits, l'examen d'une affaire ayant un caractère politique pourrait donner lieu à des débats contraire à la bonne administration de la justice (sic)".
En 2015, lors d'une journée consacrée aux chansons sociales par l'Association ADAMIOS-89, la chorale de Villefargeau a interprétée une version de cette chanson républicaine.
Texte de Noël
Mouret
Refrain
Chacun me
nomme avec orgueil
Charlotte-la-Républicaine
Je suis la
rose plébéienne
Du quartier
Montorgueil.
Pendant les
trois grands jours,
Leste comme
la foudre,
Je portais la
poudre
Aux enfants
des faubourgs;
Au nez des
fantassins
Mitraillant
nos mansardes,
Je faisais
des cocardes
Pour les
républicains.
De mon ciel
toujours pur
Dieu protège
l’étoile,
Mon vaisseau
n’a pour voile
Que mes
grands yeux d’azur;
Dans les
bosquets charmants
Où l’amour
se recueille,
En folâtrant
j’effeuille
Les fleurs
de mon printemps.
Sous les
lois du lien
Un jour si
je me range,
Je veux que
mon bon ange
Ne soit plus
mon gardien;
Riant du
préjugé,
Quand un
amant me gruge,
Sans le
secours d’un juge,
Je signe son
congé.
Riches, vos
diamants
Ne me font
point envie,
J’ai pour
dorer ma vie
Une foule
d’amants,
Dotez vos
Marion,
Rivales des
duchesses,
Qui vendent
leurs caresses
À l’ombre
d’un blason.
J’aime la
liberté,
Je donnerais
pour elle
La dernière étincelle
De ma folle
gaîté,
Fille d’un
montagnard,
Pour frapper
dans l’arène,
Je porte
dans sa gaine
Un terrible
poignard
.
Du temple de
la peur,
Toi qui
jamais ne bouge,
Les
Républicains rouges
Te glacent
de stupeur!
Ton trône
vieux et veuf,
En vain on le
restaure;
La France
n’est encore
Qu’à son
quatre-vingt-neuf.
Défenseurs
courageux
De l’œuvre
sociale,
Immolés par
la balle
Des
bourgeois furieux,
Sur vos
tombeaux sans croix,
Sans crainte
pour mes charmes,
J’irai
verser des larmes
Et prier
quelquefois.
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