En 1832, la
demoiselle Marie Joséphine Mailly, née à Troyes le 12 octobre 1804 sollicite un
passeport pour se rendre à Alger. Elle souhaite y exercer son métier de couturière. Sa demande
est soutenue par le maire de Troyes M. Payn avec une lettre très élogieuse
adressée au préfet.
Joséphine Mailly, fille d'un marchand fabricant de drap, René Philibert
Mailly et de Marie Anne Autrant, est une couturière réputée sur la place
de Troyes. Agée de 27 ans, elle dispose d'un capital qui lui permet de financer
son voyage et son installation à Alger.
Elle mesure
4 pieds 10 pouces, ses cheveux et sourcils sont châtains, comme ses yeux. Ses
nez et bouche sont moyens, son visages et son menton sont ronds et son teint
est pâle.
L’'état-civil d'Alger enregistre le 9 novembre 1835 son mariage avec un employé à la comptabilité de l'intendance
civile d'Alger Jean Joseph Garreau.
Celui-ci en profite pour récupérer la
particule que son père avait abandonnée. Il déclare sur l'honneur que
c'est par erreur que son acte de naissance enregistré le 20 ventose an
XII à Marennes en Charente Inférieure ne mentionne pas son nom réel
Garreau de Loubresse. Il y est désigné comme fils de l'avoué Armand Garreau et
de dame Elisabeth Lozeau, petit-fils d'un ingénieur Jean Baptiste Garreau.
Le couple Garreau Mailly a plusieurs enfants.
Deux garçons décèdent quelques semaines après leur naissance en 1836 et
1838. Une fille Marie Amélie est née en 1839, suivie par deux garçons, Alexandre Paul Armand en 1840, Louis Armand en
1842.
Marie Joséphine Mailly décède à Alger en 1858. Son mari
devenu huissier est responsable de plusieurs loges maçonniques sur Alger.
Il contracte
un second mariage en 1861 avec une espagnole Magadalena Gonalon, originaire de
l'ile Minorque et il décède en 1877.
Alexandre Paul Armand fonde une famille en Algérie après son mariage en 1878 à
Alger avec Marie Françoise Delahays. Louis Armand, médecin, épouse en 1866
Marie Alexis, fille de l'architece François-Joseph Granger...
Plusieurs descendants de Marie Joséphine Mailly feront carrière en Algérie sous
le nom Garreau de Loubresse.
Beau parcours pour cette auboise couturière
talentueuse et ayant le goût de l'aventure dont les ancêtres étaient originaires
de Piney et de Brévonnes : des fabricants de drap, des bonnetiers, des
cultivateurs et aussi un notaire et un procureur fiscal.
Nul besoin de
lui attribuer à titre posthume un titre de comtesse en la confondant avec l’une
des maîtresses de Louis XV.