Premier post de ce blog 19 janvier 2005
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Rencontre dans les salles cirées des archives...
Dans
les années 1970-1980, je cherchais des anecdotes historiques pour garnir
une partie des colonnes d’un journal militant « Combat socialiste ». Le
corps du journal était consacré à des prises de position sur des
problèmes locaux, il n’en manquait pas, et à une expression sur la
situation politique nationale. La section locale du Parti Socialiste
diffusait ce petit journal régulièrement dans les boîtes à lettre du
canton. Une fois par mois, quel que soit le temps, il était distribué le
matin de bonne heure aux voyageurs qui prenaient le train à la gare
SNCF de Gretz.
Pour rédiger ces petits articles historiques, je fréquentais
Les
Archives départementales et nationales, des bibliothèques historiques de
la région parisienne, le Centre Beaubourg qui venait d’être inauguré et
allait devenir le centre Pompidou ainsi que les mairies du canton de
Tournan où je déchiffrais les registres municipaux et les compte-rendus
des conseils.
Ces
visites me permettaient de faire revivre quelques épisodes oubliés de
l’histoire locale qui s’inscrivaient dans les grands mouvements
nationaux de notre passé. Et les quelques lecteurs qui ne roulaient pas
en boule notre tract -
pour le jeter au mieux dans une poubelle, au pire sur le quai -
pouvaient découvrir des ressemblances avec des situations
contemporaines.
Des
notables locaux oubliés réapparaissaient ainsi au souvenir de nos
lecteurs :Omer Talon, père de Zoé Talon, favorite royale sous la
Restauration, décédé à Gretz ; le prince de Conti traqué dans la forêt d’Armainvilliers,
le peintre David arrêté sur le territoire de Favières après la chûte de
Robespierre et de Saint-Just. Les importantes manifestations xénophobes
sur Chaumes en Brie qui ont accompagné la construction par des ouvriers
italiens des lignes de chemin de fer, le récit d’un voyage inopiné en
ballon au-dessus des forêts de Seine-et-Marne après la rupture du cable
retenant un ballon captif et son atterrissage dans un champ de Gastins,
les débats qui ont précédé l’électrification, la distribution de l’eau
potable, le financement des réseaux de téléphone et d’assainissement…
Parmi ces figures locales, apparut François-Arnail de Jaucourt, fils d’une illustre famille. Ses rares biographies
le présentaient comme un homme politique peu connu ayant été un
éphémère Ministre de la Marine et des Affaires étrangères sous la
Restauration.
Né en 1757, à Tournan ou à Paris et décédé à Presles en Brie, il reliait Louis XV à Napoléon III.
Il
avait bénéficié d’un grande longévité et fait preuve d’assez de finesse
et d’opportunisme pour survivre dans des époques troublées.
Son nom était associé à Presles et à Tournan.
Presles
gardait le souvenir d’un château habité par la famille Jaucourt qui
avait donné un Maire et laissé un monument funéraire dans le cimetière.
Tournan où sa famille possédait le château de Combreux l’avait connu comme Commandant de la Garde-nationale.
François-Arnail de Jaucourt ne fit pas l’objet d’une chronique dans le journal militant.
Sa vie romanesque nécessitait plus d’espace et de temps.
Surtout pour corriger l’aspect particulièrement terne et médiocre qui
avait été décrit par ses rares biographes. Ceux-ci n’avaient pas
succombé au charme indéniable qui ressort du tableau peint par David et
des quelques portraits publiés dans un ouvrage regroupant sa
correspondance avec le Prince de Talleyrand pendant le Congrès de
Vienne.
Charme auquel ses amies Germaine Necker et Madame de Châtre n’étaient pas indifférentes.
Après
une interruption d’un quart de siècle, je m’apprête à reprendre mes
notes et mon enquête sur Arnail-François de Jaucourt en utilisant les
possibilités des blogs.
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