Paul Passy au sein de la colonie LIEFRA
Liberté Egalité Fraternité
Fontette, Saint Usage (Aube)
Passy Paul
Naissance
Versailles (13 janvier 1859)
Décès
Bourg-la-Reine (21 mars 1940)
Fils de
l’économiste Frédéric Passy, prix Nobel de la Paix (1901), et de Mlle Sageret.
Marié le 13 avril 1886 avec Édith Ivatts.
Études et formations
Dès son
adolescence, Paul Passy se passionne pour la phonétique.
Sa thèse de
doctorat sur les « Changements phonétiques » (1891) lui vaut le prix
Volnay de l’Institut (1892)
Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE
Directeur
d’études à la section des sciences historiques et philologiques de l’EPHE,
Paul Passy est un des inventeurs des méthodes structurales en phonologie. Il
participe à l’élaboration de l’alphabet phonétique international et milite pour
une « orthographe simplifiée ».
Parmi ses
élèves, on note le phonéticien britannique Daniel Jones qui écrira de lui :
« He succeeded in establishing phonetics as a ‘living’ science ».
Parcours professionnel hors EPHE
Co-fondateur
de l’Association phonétique internationale, en 1886, il en est longtemps le
secrétaire général, puis, à partir de 1927, le président.
Publications principales
Dictionnaire
phonétique de la langue française (avec H. Michaelis), 1897.
De la
méthode directe dans l’enseignement des langues vivantes, 1899.
Souvenir
d’un socialiste-chrétien, 2 tomes, 1930-1932.
Engagements
Dès les
débuts de sa carrière, Paul Passy accepte des femmes à ses cours. En
1913, il est révoqué de son poste pour avoir prôné la « désertion en
masse » en réplique à la « loi de trois ans ». Il est réintégré en
1917.
Converti au
protestantisme le 29 décembre 1878, Passy ne tarde pas à devenir prédicateur
laïc de l’Église évangélique baptiste. Lors de l’Affaire Dreyfus, il adhère à
la Ligue des Droits de l’homme et au groupe socialiste de Bourg-la-Reine
(1898). Il devient membre du Parti Socialiste SFIO lors de sa création en
1906. En 1908, il fonde l’Union des Socialistes Chrétiens qui regroupe les
personnes qui « voient dans les principes socialistes la traduction la
plus pratique du programme évangélique en termes économiques », quelques
centaines de membres, majoritairement protestants, en France, Suisse romande et
Belgique. Il est le rédacteur en chef de sa publication L’Espoir du Monde.
En 1909,
Passy crée la colonie agricole de Liéfra (pour Liberté-Égalité-Fraternité) près
de Fontette (Aube) où la terre, propriété collective, est exploitée d’une façon
commune ou répartie en lots familiaux.
Malgré son
pacifisme, Passy estime, pendant la guerre 1914-1918, que la France se bat en
état de « légitime défense ». Très vite, il prend des positions
antibolchéviques. Son socialisme se teinte d’anarchisme : il critique
certains aspect du machinisme, notamment plusieurs produits industriels et
alimentaires qu’il estime frelatés ou malsains. Il lutte contre les accidents de
la route et devient un adepte convaincu du naturisme.
Publications au sujet de la personne
Jean Baubérot, Le retour des huguenots, la
vitalité protestante au XIXe-XXe siècles, Paris-Genève
: Cerf-Labor et Fides, 1985.
Enrica Galazzi,
« Le combat des jeunes phonéticiens : Paul Passy », Cahiers Ferdinand
de Saussure 46 (1992), p. 115-129.
André
Berelowitch, « À la rencontre des savants », dans : Céline Trautmann-Waller
(dir.), De la philologie allemande à l'anthropologie française. Les sciences
humaines à l'EPHE (1868-1945), Paris : Champion, 2017, p. 28-29.
Auteur de la
notice
Jean
Baubérot
Une soeur de Paul Passy a été la première épouse du fils du préfet républicain de l'l'Aube Denis Dominique Farjasse.
https://troyes-en-champagne.blogspot.com/2013/03/didier-dominique-farjasse-prefet-de.html
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