Cette femme remarquable n'est autre que la brève épouse d'un commerçant troyen, marchand de chemises à la fin des années 1860 François Hippolyte Rouilliot, né à Brienne la Vieille.
Elle s'appelait Louisa Rouilliot-Lamotte et était la fille d'un architecte André Lamotte et de sa femme Emilie Dupuis.
Voici ci-dessous cette mini biographie.
Mme L. R. LAMOTTE
La population créole réclame comme une de ses gloires littéraires Mme Louisa Lamotte.
Cette femme, si bien connue par son érudition, par les grands services qu'elle a rendus à la cause de l'éducation et, notamment, par sa position comme directrice du Collège de Jeunes Filles d'Abbeville, France, a reçu les Palmes Académiques, quelques années avant sa mort.
Mme Lamotte s'est constamment distinguée dans sa longue carrière de quarante années passées dans l'enseignement, à Paris et ailleurs.
Le fait qu'elle a été décorée par des sociétés savantes de l'Europe est un titre puissant à la considération toute particulière que nous accordons à sa mémoire.
Dans son cas au moins, on constate que les têtes dirigeantes de la France n'ont pas été les seules à reconnaître ses mérites.
Voici les réflexions de ce journal :
MEMENTO
"Nous apprenons, non sans en être profondément attristé, la mort d'une femme que nous tenions en la plus respectueuse estime, d'une femme qui, longtemps, nous honora de sa collaboration et qui, depuis de longs mois, était retenue captive chez elle par une santé chancelante, Madame Louisa Lamotte.
"Nous ne connaissons pas les circonstances qui ont entouré la mort de l'excellente femme ; mais nous avons l'assurance qu'elle n'aura éprouvé aucune terreur à l'approche de la mort, tant était tranquille et sereine toujours sa conscience.
"Madame Lamotte est née à la Nouvelle-Orléans, mais elle avait été élevée en France, où la plus grande partie de son existence s'était écoulée. Elle avait été appelée à la Nouvelle-Orléans par ses intérêts, et c'est en y consacrant tous ses soins qu'elle a succombé à l'épuisement de ses forces.
"Madame Lamotte avait eu à Paris la direction d'une maison d'éducation de jeunes filles, et avait fondé dans la grande Capitale une Revue qu'elle rédigeait avec talent.
"Le Gouvernement reconnut son mérite, et la décora des Palmes Académiques.
"Jamais, dans ses causeries toujours intéressantes, ne faisait-elle étalage de son savoir de son érudition, trop humble, trop modeste était-elle pour cela : jamais non plus, n'y manquait-elle de bienveillance.
"Son très ardent désir était de retourner en France, d'y aller reprendre ses relations trop longtemps interrompues, de se rapprocher enfin du seul être cher qui lui restât, une fille.
Elle est morte en plein rêve ; et bien doux aura été son réveil dans le Grand Au-delà, si le juste y reçoit sa récompense."
Un long et patient travail dans diverses archives en France et aux Etats-Unis devrait permettre d'étoffer la biographie de cette femme pionnière de l'enseignement des jeunes filles en France qui a également donné des cours gratuits à Paris pendant la Commune aux Batignolles dans le17ème arrondissement. ainsi qu'en témoignent des affiches signées par le maire Benoit Malon.
Voir Maison Hippolyte Rouilliot à Troyes
Poème de Rodolphe Lucien Desdunes
To the French High Commission
(Hommage de la population de couleur.)
Messieurs:
Héros, Vous qui Venez de la France lointaine,
Vous, défenseurs du droit et de la liberté;
Des humbles descendants de la race Africaine,
Veuillez bien accueillir l'hommage mérité.
Nous, aussi, nous voulons témoigner a la France,
Au nom de l'avenir, du présent, du passe,
Nos sincères souhaits, notre reconnaissance,
Tel que, de tous les temps, notre âme la pense.
Nous avons admiré l'illustre Lafayette,
Le Divin Lamartine et le sublime Hugo,
De nos Dumas, la France est seule qui S'inquiète,
Qui, par amour du bien, sait consacrer le beau.
Rodolphe Desdunes
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