Pierre Guillaumot,
Ancien professeur de lettres, président de la Société académique de l’Aube et des Amis des Archives départementales de l’Aube aura 100 ans le 26 août 2020.
(article publié le 23 août 2020 dans « Libération-Champagne » et l »’Est-Eclair »)
« Le temps passe. » Pour sûr, il passe, mais Pierre Guillaumot est toujours Pierre Guillaumot. Toujours alerte, toujours l’œil pétillant, toujours féru d’écriture, alors qu’il s’apprête à souffler 100 bougies, mercredi 26 août prochain.
Lui qui a tant fait le récit de l’histoire de Romilly-sur-Seine dans ses ouvrages nous parle aujourd’hui un peu de la sienne, à l’occasion de cet anniversaire bien spécial.
« Je suis né à Fécamp en 1920. Mon père était ouvrier coiffeur et ma mère sans profession. J’étais fils unique. À l’âge de 2 ans et demi, je suis arrivé à Fontaine-Denis, puis à 9 ans, à Romilly-sur-Seine », raconte Pierre Guillaumot. Il va à l’école primaire des Fontaines (actuel collège Langevin) puis passe son brevet et part faire ses études à Paris : « J’ai séjourné définitivement à Romilly-sur-Seine en 1945. » Il devient alors professeur de lettres au collège Paul-Langevin.
Pierre Guillaumot, c’est aussi sa rencontre avec Geneviève qu’il épousera en juillet 1947. De leur union, naîtront Brigitte, Colette et Jean-Pierre (aujourd’hui décédé). Il a aussi deux petits-enfants et deux arrière-petits-enfants.
Sa carrière d’enseignant se poursuivra jusqu’en 1978 au collège Paul-Langevin dont il garde « beaucoup de bons souvenirs ». L’établissement sera d’ailleurs le sujet de son dernier ouvrage sur l’histoire de la commune, Des écoles primaires au collège Paul-Langevin (édité par Romilly Patrimoine).
Plus de 1 600 conférences et présentations de concerts
Car, à partir de 1978, « cela a été la retraite avec du travail sur une partie de l’histoire de Romilly », comme il le résume dans un sourire. Cette histoire, il la décline donc au fil de ses écrits. Son intérêt pour l’histoire de Romilly, il est difficile pour lui de dire d’où il vient mais il s’est amusé à compter le nombre de pages qu’il y a consacré : 2 400 en 28 ouvrages ! Sans oublier près de 400 articles de presse parus dans Libération Champagne, puis L’Est-éclair entre 1977 et 1998.
De cette histoire, il retient « l’évolution progressive » de la commune « depuis le village à la ville industrielle » au « XIXe siècle en particulier ». Arrivé enfant à Romilly, Pierre Guillaumot a aussi pu voir la ville évoluer de ses propres yeux : « C’était vraiment différent au point de vue des bâtiments et de l’atmosphère. Avant, il y avait surtout une chose : c’est qu’on se fréquentait beaucoup plus entre voisins. Il était courant, par exemple, que dans les beaux soirs d’été, les voisins sortent une table, les chaises et se mettent à jouer à la belote sur le trottoir. »
Parmi ses autres souvenirs de jeunesse, il repense aussi au fait qu’« on allait à l’eau » : « J’habitais rue Gornet-Boivin et l’eau n’était pas potable, donc on allait chercher de l’eau derrière l’hôtel de ville. Contre le mur, il y avait une grande pompe à balancier. Les gens faisaient la queue. »
Mais il est difficile de parler de Pierre Guillaumot sans évoquer ses conférences et ses présentations de concerts : « Il y en a eu un peu plus de 1 600 (…) Pas seulement à Romilly. J’ai présenté des ensembles prestigieux, comme l’orchestre de la Garde Républicaine, mais j’ai toujours présenté avec le même plaisir les petites sociétés », commente-t-il. Il avait alors à cœur de « donner un peu d’aide » aux musiciens en présentant les morceaux joués.
À Romilly, il est d’ailleurs « pendant plus de 50 ans » indissociable des concerts de l’harmonie municipale. Il a évidemment rédigé plusieurs ouvrages sur la formation.
« Il faut connaître le Romillon pour l’apprécier »
« Physiquement, je ne présente plus mais j’écris encore des textes de présentation de concerts pour des chefs d’orchestre qui en ont besoin », ajoute celui qui a aussi été président de la Société académique de l’Aube et des Amis des archives de l’Aube.
Veuf depuis six ans, Pierre Guillaumot vit toujours dans sa maison de la rue Émile-Zola.
Aujourd’hui, il ne prépare pas de nouvel ouvrage sur la commune : « Le dernier était sur Langevin. Et puis, j’écrirais sur quoi ? Je n’ai pas l’ambition d’avoir tout fait mais je ne trouve pas d’autre sujet. Je préfère aujourd’hui écrire des souvenirs uniquement pour la famille. Quand je repense à ce que j’ai pu faire, je me dis que j’ai essayé de raconter Romilly et de servir Romilly. »
Une ville qu’il affectionne tant. « Romilly, c’est la ville que j’aime et je lui souhaite un brillant avenir. J’aime le tempérament romillon parce qu’il n’est pas celui que l’on trouve dans la réputation qui est faite à la ville. On prend les Romillons pour des gens toujours en train de se disputer mais on ne voit pas ce qui existe entre les gens. Il faut connaître le Romillon pour l’apprécier. »
Quant à savoir ce qu’il aime dans l’écriture, activité qu’il pratique encore quotidiennement ? « Ce que j’aime dans le fait d’écrire, c’est que c’est l’expression de la pensée, une expression gardée. Si on l’écrit, cela reste. »
Sandra Roger
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