Linard HUBERT
Né le 9 juillet 1847 à Ossey les Trois maisons Aube
Décédé 6 avril 1919 Troyes
Ingénieur-mécanicien dans la bonneterie, autodidacte, pionnier de la moto-culture
Fils d’un modeste bonnetier, autodidacte, il entre à l’âge
de 13 ans comme apprenti-mécanicien dans l’usine des frères PORON. Ils viennent
d’acquérir le droit de fabriquer des métiers rectilignes de type PAGET. Très
tôt, il se fait remarquer par ses compétences
et est à l’origine de perfectionnements apportés à ce métier et d’un
brevet déposé en 1868. Un métier exposé au Musée de la bonneterie à Troyes
porte les deux noms PORON-HUBERT.
A la suite d’un conflit du travail au sein de l’usine PORON,
Linard Hubert suit avec de nombreux ouvriers le chef d’atelier COUTURAT qui
ouvre sa propre entreprise et profitera des brevets et comptétences de ses
collaborateurs Hubert et son ami Louis Auger et fera fortune en fabricant des métiers
appréciés pour la haute qualité de leur travail réservé aux articles très fins
en petite quantité. Les recensements de population permettent de suivre
l’ascension sociale de Linard Hubert qui de simple bonnetier à Ossey les Trois
maisons deviendra mécanicien-serrurier, ingénieur-mécanicien, chef d’entreprise à Troyes.
En 1907, Linard Hubert apparait comme l’un des tous premiers
pionniers de la moto-culture. Il dépose à Troyes, un brevet pour une charrue
auto-mobile à socs vibrants et percutants animée par un moteur à essence ou au
benzol. Cette charrue remplit de multiples fonctions : labourer, herser,
délimiter, distribuer l’engrais, distribuer les semences, tracter…
Vraisemblablement, instruit par les procès multiples avec
les industriels de la bonneterie qui ont ralenti son enrichissement, il passe
son temps à apporter des additions à son invention et à déposer des brevets en
France et à l’étranger pour conquérir des marchés. Ses brevets seront
enregistrés dans une trentaine de pays en Europe et en Amérique et sont encore
cités de nos jours dans des brevets additionnels.
En 1911, il fonde une société anonyme de moto-culture nommée
« La Champenoise » et présente sa charrue au Comice agricole de Paris
où elle aurait remporté un certain succès. Une série de cartes postales est
éditée reproduisant des photographies d’essais réalisés au domaine de La
Bretonnière à Verrières.
Il décède peu de temps après la fin de la Guerre de
1914-1918 pratiquement ruiné selon ses biographes.
En dépit de ses talents d’inventeur mécanicien exercés dans
plusieurs domaines : industrie de la bonneterie, roues à moyeu élastique,
moto-agriculture, Linard Hubert n’a pas
fait fortune. Plusieurs hypothèses seraient à examiner : le monde agricole
n’était pas prêt à accueillir cette innovation, Linard Hubert ne bénéficiait
pas d’un réseau actif dans la presse et les congrès agricoles ( son nom
apparait très peu dans les comptes rendus), le conflit mondial a retardé le
développement de la moto-culture qui prospéra après le décès d’Hubert et enfin
peut-être comme ses biographes le
remarquent, il n’avait pas la bosse des affaires.
Sources : La Vie en Champagne, Marguerite Dubuisson « Linard
Hubert, mécanicien en bonneterie et en moto-culture » 1981
« Mémoires de mailles » André Boisseau, Editions
de la Maison du Boulanger Troyes 2015
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