BENNANI Colette Isabelle Marie, née Goussard
Naissance : 28
septembre 1939 à Bar-sur-Aube – décès : 13 janvier 2017 à Troyes
Société(s) : Société
Académique de l'Aube – membre associée depuis le 16 avril 2010
Association
de Sauvegarde du Patrimoine de Brienne-le-Château (ASPB) – présidente
fondatrice 2005-2017
Biographie :
Artiste peintre et femme
de lettres.
Fille d'épiciers établis
depuis plusieurs générations à Brienne et dans l'Aube, Colette Goussard fait
ses premières études à l'école communale de Brienne-le-Château et obtient son
brevet. La mort de son père alors qu'elle avait 11 ans lui donnera pour
toujours le besoin d'une consolation qu'elle trouvera dans l'étude, le
mysticisme et l'art, sa vocation.
Après avoir songé à entrer
dans les ordres, elle entre dans les années 1960 à l'école ménagère puis à
l'école d'infirmière de Chalons-en-Champagne. Partagée entre le don de soi et
le sentiment que d'autres horizons existaient, elle découvre en 1967 un article
sur le peintre abstrait Pierre Soulages qui l'émerveille et lui ouvre les yeux
sur un monde sensible et nouveau ; sa vie dès lors devait s'orienter vers
l'art. La même année, elle part pour Paris et entre à l'Ecole du Louvre, où
elle choisit le cours organique sur le dessin et les arts graphiques.
Pendant son cursus, elle
rencontre le peintre marocain Mohamed Bennani, élève comme elle à l'Ecole du
Louvre et qui devient son époux. Ils vivent ensemble une vie de bohème à la
Cité Internationale des Arts dans le Marais, où elle fait la connaissance d'un
monde intellectuel et engagé, au cœur des préoccupations de son temps.
Encouragée par ce climat artiste, elle s'essaie à la peinture et se cherche.
Marquée alors par le Pop Art, ses premiers travaux sont des portraits.
Aux côtés de son mari, et
mère de deux enfants, elle vit sa peinture pour elle-même et trouve son style
dans ce qu'elle appellera le « nuagisme ». Odilon Redon est son
maître. La couleur, la féminité, la mélancolie et la matière des songes
l'inspirent.
Elle partage sa vie dans les
années 1970 et 80 entre la France et le Maroc, dont elle aime la culture, et
réalise plusieurs expositions. Sa vie
d'artiste est riche, sa vie de femme est marquée par la maladie et les
difficultés matérielles, que l'incendie de sa maison vient achever en 1995. Son
mari décédé, elle s'établit à Brienne-le-Château.
Amoureuse du passé et
passionnée d'Histoire, elle crée en 2005 l'Association de Sauvegarde du
Patrimoine de Brienne-le-Château (ASPB). Avec les adhérents, elle entreprend
d'écrire et de réécrire en plusieurs tomes l'Histoire de la ville. C'est la
naissance des Cahiers briennois : Journal de Pierre Duval, valet de
madame de Brienne pendant la campagne de France de 1814 (2009) ; Les
secrets de Brienne-le-Château / Le prieuré (2010) ; Brienne 1900,
première partie, faïenceries, poteries et tuileries (2010) ; Brienne-le-Château,
période médiévale, les croisades (2011) ; Les Bauffremont à
Brienne-le-Château (2012) ; L'ancienne abbaye de Basse-Fontaine,
XIIe siècle (2015).
Avant son décès en 2017,
elle avait rédigé un dernier Cahier : Brienne et la Révolution de 1789.
Parallèlement à ces
écrits collaboratifs et personnels, elle mène de nombreuses actions en faveur
de la culture à Brienne, qu'elle veut pour tous : conférences, visites du
château, Salon du livre, création d'un fonds de l'ASPB à la bibliothèque
municipale.
On doit à Colette Bennani
d'avoir par ses travaux et sa passion renouvelé l'étude sur l'Histoire de
Brienne et sur la famille de Loménie.
Maya Bennani
décembre 2018
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