dimanche 28 février 2021
jeudi 25 février 2021
Courses cyclistes au vélodrome de Troyes 4 octobre 1896
mardi 23 février 2021
L'abeille Malissette de Raoul Vion en 1935
lundi 22 février 2021
Jules Ladoumègue à Troyes en 1938
dimanche 21 février 2021
Démolition rue Thiers en 1902 avant la construction de l'Hôtel du Petit Troyen
vendredi 12 février 2021
Jardin du Rocher et Vallée Suisse enneigés et glacés
jeudi 11 février 2021
Le premier café de Chantemerle
Les mêmes bâtiments aujourd'hui en face du nouveau café à l'angle de la rue principale de Radonvilliers et de la rue conduisant à Mathaux
mardi 9 février 2021
Les docteurs Aubert-Roche et Fourcade en Egypte
Extrait des Lettres sur l'Egypte, de Suzanne Voilquin, publiées dans le journal Le Siècle le 3 mai 1837
Parmi les médecins français exerçant leur activité en Egypte, Suzanne Voilquin cite notamment :
le docteur Aubert-Roche : "Le jeune Aubert, républicain et compromis gravement dans les affaires d'avril, s'était réfugié en Egypte. Dès la première invasion de la peste, il vint se mettre à la disposition du conseil de santé, fut agréé et placé à l'hôpital d'Alexandrie, où il fit des prodiges de dévouement."
Le docteur Aubert-Roche sera présent sur Troyes au printemps 1848, nommé par le gouvernement provisoire commissaire général de la région Est (Aube, Ardennes, Marne et Haute-Marne" en compagnie de l'avocat Denis-Dominique Farjasse qui sera préfet de l'Aube 1848-1849.
Le Docteur Léon-Antoine-Léon Fourcade : "La conduite des médecins français résidant au Caire ne fut pas moins belle... Ils tentèrent de concert différents essais thérapeutiques, et se livrèrent avec ardeur à la recherche des causes de la maladie. Ce travail d'autopsie fut l'unique résultat qu'obtinrent leurs lumières et leurs courageux efforts. Il couta tout d'abord la vie au docteur Fourcade ; c'était un homme de trente-cinq ans environ, bon , loyal, qui avait transformé son désir de propager la science et le mouvement civilisateur de France en une véritable religion à laquelle il avait tout sacrifié."
Le docteur Fourcade avait passé quatre années auparavant à Troyes , proche du docteur Noel-Innocent Patin, il avait apporté son concours à la lutte contre le choléra dans l'Aube en 1832.
samedi 6 février 2021
Louis -Rémy Aubert-Roche 1810-1874, médecin, commissaire général pour la région Est en 1848, médecin chef du Canal de Suez
Louis-Rémy Aubert-Roche
Médecin, né le 26 novembre 1810 à Vitry le François, mort à Paris 10ème le 22 décembre 1874. Médecin en chef de la Compagnie du Canal de Suez, il dirige le service des maladies contagieuses pendant la construction du Canal.
Gendre du médecin Louis Charles Roche président de l’Académie de Médecine
Biographie
Fils de Remy Antoine Aubert, marchand et de Marie Madeleine Leblanc. Il fait ses études au Collège de garçon de Vitry le François puis à la Faculté de médecine de Paris où il côtoie Berrier-Fontaine. Il participe aux événements des Tuileries en 1830 contre les Gardes Suisse puis rentre à Vitry lors de l’ épidémie de choléra en 1832 . Il présente sa thèse le 17 décembre 1833. Il cotoie Berrier-Fontaine, à la fois sur les bancs de la Faculté et dans les rangs de la Société des Droits de l’Homme, dont i est commissaire de quartier pour le IVe arrondissement.
Il est poursuivi à la suite de l’insurrection d’avril 1834. Il s’exile . Il est condamné par contumax par la Cour des Pairs à dix ans de détention et surveillance perpétuelle, le 23 janvier 1836.
Il voyage en Abyssinie puis exerce à l'hôpital d'Alexandrie. Il est médecin
major pour le Pacha dans l'hôpital Lesbekie, puis à l'hôpital Kars el Rin avant
d'aller à l'hôpital Ras el Tin.. Il est cité par Suzanne Voilquin dans ses
« Lettres sur l’Egypte »
comme : « républicain
compromis dans les troubles d’avril 1834 et qui se réfugie en Égypte, où il
sympathise avec les saint-simoniens et trouve un emploi dans les services de
santé du vice-roi à Alexandrie. »
Il quitte l'Egypte en janvier 1838..
Il épouse Louise Marie Roche en février 1840 et ajoute alors le nom de son beau-père célèbre médecin à son patronyme.
En 1848, il est médecin à Athis dans l’Orne.
Il participe aux journées de 1848, lieutenant de la cinquième légion, il entre parmi les premiers dans la cour des Tuileries.
Nommé Commissaire général par le Gouvernement provisoire pour la région Est (Aube, Ardennes, Marne, Haute-Marne) il est assisté par Denis-Dominique Farjasse, futur préfet de l’Aube..
Il se présente à la députation pour la Marne mais est battu par Jean Bertrand 1809-1869
En 1853 il est condamné avec Proudhon à trois mois de prison pour ses articles dans des journaux républicains et est détenu à Ste-Pélagie puis à la Conciergerie.
Ii est nommé médecin chef de la compagnie de construction du Canal de Suez et reste en Egypte jusqu'en 1869.
Nommé Chevalier de la Légion d'honneur le 19 janvier 1867, il ne portera jamais sa décoration.
Une rue de Vitry le François porte son nom.
SOURCES : Cour des Pairs, Affaire du mois d’avril 1834. Rapport fait à la Cour des Pairs par M. Girod (de l’Ain), Imprimerie royale, Paris, 1834-1836. — Tableau synoptique des accusés d’avril jugés par la cour des pairs, établi par Marc Caussidière, Lyon imprimerie de Boursy fils, 1837, Arch. Nat. BB 30/294, Bibl. Nat. in-4° Lb 51/24984 — Suzanne Voilquin, « Lettres sur l’Égypte », feuilleton du Siècle, 3 mai 1837. — Bibl. de l’Arsenal, Fonds Enfantin, ms. 7 768/57. — Louis Blanc, Histoire de Dix ans, Paris, 1846. — R. Jouanne, La Révolution de 1848 dans le département de l’Orne, Alençon, 1948, p. 16. — Cour des Pairs. Procès politiques, 1830-1835, Inventaire dressé par J. Charon-Bordas, Paris, Archives Nationales, 1983 CC 592 d 1 n° 7 ; 617 d 7. — Notes de Ph. Régnier, J. Risacher, R. Shapira.
Journal de la garde nationale et de l’armée du 1 mars 1848
Fichier Bossu BNF, BN, FM5, 3165 R C du chapitre Fidèles Ecossais n° 71, Paris 16/11/1858
Communication du Dr Léon Mougin, Biographie du Docteur Louis Aubert-Roche Mémoires de la Société des sciences et des arts de Vitry le François, tome XXI-1902 pp 509-591
Portrait, documents électoraux 1848, Bibliothèque municipale de Reims, Gérard Garitan
BNF
Rapport sur le choléra dans l'isthme de Suez en juin et juillet 1865, par le Dr Aubert-Roche,... (1865)
Rapport annuel sur l'état sanitaire des travailleurs du canal maritime de l'isthme de Suez (1863)
Abolition des quarantaines de l'Angleterre et de l'Autriche. Pétition à la Chambre des Députés sur la réforme des quarantaines françaises. (Signé : L. Aubert-Roche.) (1845)
Question des quarantaines. Projet d'une ordonnance sur le régime et sur l'administration sanitaire en France, par le Dr Aubert-Roche,... (1845)
Réforme des quarantaines françaises par suite de l'abolition des quarantaines en Angleterre et en Autriche (1843)
De la Peste ou typhus d'Orient, documents et observations... suivis d'un essai sur le hachisch... et d'un mémoire sur la prophylaxie générale de la peste, par L. Aubert-Roche,... (1843)
De la réforme des quarantaines et des lois sanitaires de la peste (1843)
De la Peste ou typhus d'Orient, documens et observations recueillis pendant les années 1834 à 1838, en Égypte, en Arabie, sur la Mer Rouge, en Abissynie, à Smyrne et à Constantinople, suivis d'un essai sur le hachisch et son emploi dans le traitement de la peste, par L. Aubert,... (1840)
jeudi 4 février 2021
mardi 2 février 2021
Les trois logements de Denis-Dominique Farjasse à Troyes
Publication dans L’Avenir républicain, 18 février 1876
SOUVENIRS BONAPARTISTES
Une victime de Maupas.
Un jour de 1873 je passais avec M. Farjasse, ancien Préfet de l’Aube, actuellement doyen du Conseil général de Seine-et-Oise, près, du Canal, à l’embouchure de la rue de l’Hôtel-de-Ville, d’où l’on peut apercevoir à droite, l’Hôtel de la Préfecture ; à gauche, la Prison ; et en face l’Hôpital.
M. Farjasse m’arrêta à ce point et me dit en souriant : « Mon cher Cottet : Voici mon premier logement à Troyes ( la Préfecture) ; « Vous connaissez le second (la Prison) ; et voici mon troisième ( l’Hôpital) ; vous en souvenez-vous ? »
Par le temps qui court, il est bon de ne pas oublier ces souvenirs-là !
Après avoir quitté la Préfecture de l’Aube, M. Farjasse, qui aimait les rives de la Seine, s’était retiré à Courtenot, à deux kilomètres environ de Vaux, habitation de celui qui, quelques années plus tard, envoyait à Morny, la monstrueuse dépêche que l’Avenir reproduit tous les jours.
Singulière fatalité qui rapprochait de si près la victime du bourreau.
Vers la fin de la première huitaine de décembre 1851, M. Farjasse était allé à Paris, voir quelle tournure prenait le coup d’Etat. Voyant que le crime était consommé et qu’il n’y avait plus rien à faire qu’à se courber, notre ancien Préfet prit le chemin de fer pour regagner sa retraite de Courtenot.
Quel fut son étonnement, lorsqu’en descendant du train, à une heure du matin, à la gare de Troyes, M. Farjasse se trouva en face de deux bons gendarmes, dont l’un lui dit : vous êtes M. Farjasse – oui – suivez-nous.
Quelques minutes après, l’ancien préfet de l’Aube était écroué au greffe de la prison de Troyes et passait le reste de la nuit enveloppé dans son manteau, sur une paillasse, dans la cellule n°1, dont j’ai eu aussi l’honneur de faire la connaissance quelques jours plus tard.
On avait reconnu M. Farjasse à Paris et le télégraphe avait transmis l’ordre de l’arrêter à la descente du train.
Le nouveau prisonnier était déjà indisposé et fut mis le lendemain à l’infirmerie de la prison.
Quelque temps après, l’état du malade s’aggravait, le médecin de la prison (M. le docteur Pigeotte), déclara que son malade avait besoin d’un peu d’exercice et de grand air : il demanda qu’on le laissât promener dans le chemin de ronde, soit entre deux murs de quatre mètres d’élévation où se promenaient, jour et nuit, les factionnaires. La permission fut refusée. Par qui ? On n’a jamais pu le savoir.
L’état du malade s’aggravant toujours, on fut obligé de transporter l’ancien préfet de l’Aube à l’hôpital. Et voilà comment M. Farjasse fut logé successivement « à la Préfecture, à la prison, à l’Hôpital ! «
Permettez-moi une petite digression.
En janvier ou février 1852, quatre prisonniers furent conduits de la prison à la salle d’instruction du palais de justice, enchainés deux à deux. J’étais l’un des quatre. On nous déposa à la salle d’attente, gardés par deux gendarmes, toujours enchainés ; on nous y garda jusqu’à la nuit, puis on nous renvoya au lendemain et nous fîmes de nouveau le trajet de la veille, accouplés comme des forçats. Seulement, on nous distingua des voleurs en ce que, pendant que nous attendions dans la salle, on amenait à l’instruction deux couples de voleurs qui, il est vrai, étaient conduits par quatre gendarmes, mais n’étaient pas enchainés.
Quelques jours après l’incident que je viens de raconter et pour en revenir à M. Farjasse, notre compagnon de prison, l’ancien préfet n’était pas encore alité, mais avait à peine la force de se tenir sur ses jambes. On conduisit à son tour M. Farjasse à l’instruction, mais comme il était seul, on ne put l’accoupler, on l’enchaîna par les deux mains. Il faisait froid.
L’ancien préfet fit le trajet de la prison au palais de justice et retour, en levant les bras en l’air, pour montrer aux passants les chaînes dont il était garrotté !
Et ceci est de l’histoire !
Cottet