Paul Georges VERNEYRAS
Né le 19 mai 1898 à Troyes (Aube), mort le 19 mai 1996 à Mathaux (Aube) ; commis du textile ; secrétaire de la Fédération des syndicats professionnels chrétiens de Champagne ; dirigeant de la CFTC ; résistant ; député MRP (1945-1951).
Fils d’un gardien de la paix agnostique et d’une brodeuse qui devint croyante sous l’influence de son fils, Paul Verneyras fut, dès l’âge de quatorze ans, commis dans une entreprise de bonneterie où la répartition sociale était particulièrement tranchée : d’un côté l’aristocratie de la maille, de l’autre tout le reste, c’est-à-dire tout le prolétariat exploité. Le jeune commis en faisait partie. Il fréquenta cependant les patronages catholiques comme ses amis d’école. Vers 1913-1914 des Jésuites de l’Action populaire, venus de Reims, s’efforcèrent de secouer un peu la léthargie spirituelle de ce milieu populaire, ce qui ne laissa pas indifférent le jeune Verneyras.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Paul Verneyras fut particulièrement sensible au développement des luttes et aux conseils des pères Jésuites avec lesquels il avait conservé des relations. Aussi s’efforça-t-il de lutter, sans perdre pour cela tout lien avec l’Église. Il milita d’abord à la CGT comme beaucoup de futurs dirigeants des syndicats chrétiens originaires du milieu ouvrier mais quitta cette organisation dès 1919 parce qu’il considérait qu’elle était traversée par des courants trop politiques, trop idéologiques et, surtout, parce qu’il y décelait une attitude profondément antichrétienne.
Après cette rupture, Paul Verneyras connut une véritable carrière de dirigeant syndicaliste chrétien. Il fonda le syndicat des employés puis celui des ouvriers de la bonneterie. Il fut secrétaire de l’Union départementale de l’Aube puis président de l’Union régionale de Champagne, enfin membre du Conseil national de la CFTC à partir de 1929 puis membre du bureau confédéral. Dirigeant du syndicat chrétien du Textile de Troyes, il participa activement au comité d’action du textile constitué en 1927 par Marcel Cuny* (pour la CGTU), Driffort* (pour la CGT) et lui-même pour les chrétiens. Cette action commune contre les baisses de salaires annoncées se poursuivit en 1928 et 1929 et un accord fut finalement signé avec les employeurs. En 1936, Verneyras signa les accords avec le patronat au nom de la CFTC.
Paul Verneyras était, en 1939, l’un des leaders de la CFTC. Il avait été délégué au Ier congrès de la CFTC (1920) et le fut de nouveau aux IIe et au IIIe. Il était très lié à Gaston Tessier*.
Son action dans la Résistance lui valut après la guerre d’être parlementaire et d’occuper des fonctions de responsabilité dans la presse. Il fut délégué de Libération-Nord à l’Assemblée consultative provisoire en 1944-1945 dont il démissionna en juillet, conseiller municipal MRP du 6e secteur de Paris en 1945-1947. Paul Verneyras était alors commerçant. Il représenta le 3e secteur de la Seine à la première Assemblée constituante (1945-1946), puis à l’Assemblée nationale de 1946 à 1951. Il quitta le MRP en 1951 et siégea comme non-inscrit. Il était le troisième élu de la liste de Marc Sangnier.
Il avait épousé le 18 avril 1922 à Troyes Marie Cinier.
extrait du Maitron, par Michel Launay
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