NAPIAS, Claude-Dominique, dit Napias-Piquet ou Napias aîné
Né le 22 octobre 1813 à Romilly-sur-Seine
(Aube), mort le 23 mai 1871 à Paris. Notaire, puis propriétaire foncier
dans la Marne et dans l’Aube. Conseiller municipal de Saint-Just et
conseiller d’arrondissement pour l’arrondissement d’Épernay (Marne) sous
la Seconde République. Principal animateur de la colonie socialiste de
Saint-Just en 1850. Négociant à Paris sous le Second Empire. Arrêté
après le 2 décembre et condamné à l’exil. Engagé dans la Commune de
Paris.
Claude-Dominique Napias était clerc de notaire
au milieu des années 1830 ; en 1838, il s’établit comme notaire à
Sézanne (Marne). Marié en 1839 avec Albertine Robertine Piquet, la fille
d’un propriétaire, il se fit désormais appeler Napias-Piquet. ; En
1845, il revendit son étude ; il s’installa peu après à Saint-Just
(Marne) où vivait son frère cadet Louis-Marie* avec lequel il fit de
nombreuses acquisitions foncières, au prix d’un endettement élevé. Il se
présentait à la fin de la monarchie de Juillet comme cultivateur ou
comme propriétaire.
Sans activité politique connue avant 1848, il s’engagea nettement en faveur d’une République démocratique et sociale après la révolution février 1848, en insistant sur l’ancienneté de ses convictions républicaines ; il se qualifia lui-même de « travailleur agricole » pour montrer sa proximité avec le monde du travail. En juillet 1848, il se fit élire comme conseiller municipal à Saint-Just, mais démissionna peu après en signe de protestation contre la présence à la tête de la commune d’hommes connus pour leur hostilité à la République. En août 1848, il fut désigné par les électeurs du canton d’Anglure au conseil de l’arrondissement d’Épernay.
Cependant, ses relations et son activité politique le portaient davantage du côté de de l’Aube : il publia quelques articles dans La Voix du peuple, publiée à Troyes. Il participa dans la même ville en avril 1849 à un banquet républicain organisé autour du représentant Pierre Joigneaux* ; il y prononça un toast attaquant les conservateurs et disculpant les « démocrates socialistes » d’être des utopistes et des ennemis de l’ordre.
Fin 1849, il publia une brochure, Transition pacifique et sûre vers un nouveau monde, dans laquelle il présentait un projet d’association, seule solution, affirmait-il aux problèmes sociaux. Il ne se revendiquait d’aucun théoricien socialiste, mais disait avoir « pris un peu partout ». Il s’agissait surtout, précisait-il, « de faire dans notre commune ce qui est praticable ».
En avril 1850, une association fut effectivement fondée : « la colonie agricole et industrielle de Saint-Just ». Elle comprenait les deux frères Napias, des habitants de Saint-Just et des communes voisines, ainsi que quelques personnes d’origine plus lointaine, dont Hippolyte Madaule* et Auguste Guyard*. Rapidement, plusieurs de ses membres en partirent et l’association disparut de fait dès l’automne 1850, en raison des conflits internes et aussi des poursuites lancées par les créanciers des frères Napias. A cette époque, Claude-Dominique Napias s’était rapproché de la religion fusionnienne, dont Auguste Guyard était l’un des apôtres.
Au cours de l’année 1851, il rejoignit Paris avec sa famille, tout comme son frère Louis-Marie avec lequel il tenait un magasin de literie. Ses retours dans l’Aube et la Marne suscitaient la surveillance de la gendarmerie ; les autorités considéraient les deux frères comme de dangereux propagandistes socialistes. Aussi furent-ils tous les deux arrêtés après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte. Claude-Dominique fut interné au fort d’Ivry ; les autorités pensèrent un moment l’envoyer au bagne de Cayenne, mais la commission militaire de Paris le condamna finalement à la proscription. Il s’installa au printemps 1852 à Londres avec sa femme et leurs trois enfants. En janvier 1853, une grâce impériale lui permit de revenir à Paris. Ses voyages du côté de Romilly-sur-Seine et de Saint-Just continuèrent à provoquer l’inquiétude des autorités en 1853. Puis, il disparut des rapports de police et de gendarmerie. Il se consacra à différentes affaires (exploitation de tourbières, spéculation sur des terrains, exploitation de forêts) avec peu de succès, plusieurs faillites et quelques contentieux judiciaires.
Il réapparut sur la scène politique au moment du siège de Paris, en 1870-1871. Il participa aux activités du Comité central des vingt arrondissements, réclamant l’autonomie communale, des mesures en faveur du peuple et la lutte résolue contre les troupes prussiennes. Il fit d’ailleurs partie des fondateurs de la « Ligue républicaine de la défense nationale à outrance ». Il fut l’un des signataires d’un texte placardé début janvier 1871, qui exigeait le « réquisitionnement général, [le] rationnement gratuit, [l’]attaque en masse », et se terminait par « Place au peuple ! place à la Commune ! ». Napias et d’autres signataires furent traduits devant un conseil de guerre pour « excitation à la guerre civile », mais ils furent finalement acquittés.
Claude-Dominique Napias participa à la Commune. Candidat lors des élections du 26 mars, il n’obtint que très peu de voix. Il fut ensuite nommé membre de la commission municipale provisoire du 1er arrondissement de Paris. Puis, il fut chargé par la commission exécutive d’organiser l’administration municipale du 16e arrondissement et géra de fait les affaires de ce quartier de Paris.
Quand les troupes versaillaises entrèrent dans la capitale, Napias se replia dans les arrondissements du centre. Il fut accusé par ses adversaires d’avoir ordonné l’incendie de plusieurs édifices, et notamment de la bibliothèque du Louvre. Arrêté le 23 mai, il fut sommairement exécuté.
Sans activité politique connue avant 1848, il s’engagea nettement en faveur d’une République démocratique et sociale après la révolution février 1848, en insistant sur l’ancienneté de ses convictions républicaines ; il se qualifia lui-même de « travailleur agricole » pour montrer sa proximité avec le monde du travail. En juillet 1848, il se fit élire comme conseiller municipal à Saint-Just, mais démissionna peu après en signe de protestation contre la présence à la tête de la commune d’hommes connus pour leur hostilité à la République. En août 1848, il fut désigné par les électeurs du canton d’Anglure au conseil de l’arrondissement d’Épernay.
Cependant, ses relations et son activité politique le portaient davantage du côté de de l’Aube : il publia quelques articles dans La Voix du peuple, publiée à Troyes. Il participa dans la même ville en avril 1849 à un banquet républicain organisé autour du représentant Pierre Joigneaux* ; il y prononça un toast attaquant les conservateurs et disculpant les « démocrates socialistes » d’être des utopistes et des ennemis de l’ordre.
Fin 1849, il publia une brochure, Transition pacifique et sûre vers un nouveau monde, dans laquelle il présentait un projet d’association, seule solution, affirmait-il aux problèmes sociaux. Il ne se revendiquait d’aucun théoricien socialiste, mais disait avoir « pris un peu partout ». Il s’agissait surtout, précisait-il, « de faire dans notre commune ce qui est praticable ».
En avril 1850, une association fut effectivement fondée : « la colonie agricole et industrielle de Saint-Just ». Elle comprenait les deux frères Napias, des habitants de Saint-Just et des communes voisines, ainsi que quelques personnes d’origine plus lointaine, dont Hippolyte Madaule* et Auguste Guyard*. Rapidement, plusieurs de ses membres en partirent et l’association disparut de fait dès l’automne 1850, en raison des conflits internes et aussi des poursuites lancées par les créanciers des frères Napias. A cette époque, Claude-Dominique Napias s’était rapproché de la religion fusionnienne, dont Auguste Guyard était l’un des apôtres.
Au cours de l’année 1851, il rejoignit Paris avec sa famille, tout comme son frère Louis-Marie avec lequel il tenait un magasin de literie. Ses retours dans l’Aube et la Marne suscitaient la surveillance de la gendarmerie ; les autorités considéraient les deux frères comme de dangereux propagandistes socialistes. Aussi furent-ils tous les deux arrêtés après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte. Claude-Dominique fut interné au fort d’Ivry ; les autorités pensèrent un moment l’envoyer au bagne de Cayenne, mais la commission militaire de Paris le condamna finalement à la proscription. Il s’installa au printemps 1852 à Londres avec sa femme et leurs trois enfants. En janvier 1853, une grâce impériale lui permit de revenir à Paris. Ses voyages du côté de Romilly-sur-Seine et de Saint-Just continuèrent à provoquer l’inquiétude des autorités en 1853. Puis, il disparut des rapports de police et de gendarmerie. Il se consacra à différentes affaires (exploitation de tourbières, spéculation sur des terrains, exploitation de forêts) avec peu de succès, plusieurs faillites et quelques contentieux judiciaires.
Il réapparut sur la scène politique au moment du siège de Paris, en 1870-1871. Il participa aux activités du Comité central des vingt arrondissements, réclamant l’autonomie communale, des mesures en faveur du peuple et la lutte résolue contre les troupes prussiennes. Il fit d’ailleurs partie des fondateurs de la « Ligue républicaine de la défense nationale à outrance ». Il fut l’un des signataires d’un texte placardé début janvier 1871, qui exigeait le « réquisitionnement général, [le] rationnement gratuit, [l’]attaque en masse », et se terminait par « Place au peuple ! place à la Commune ! ». Napias et d’autres signataires furent traduits devant un conseil de guerre pour « excitation à la guerre civile », mais ils furent finalement acquittés.
Claude-Dominique Napias participa à la Commune. Candidat lors des élections du 26 mars, il n’obtint que très peu de voix. Il fut ensuite nommé membre de la commission municipale provisoire du 1er arrondissement de Paris. Puis, il fut chargé par la commission exécutive d’organiser l’administration municipale du 16e arrondissement et géra de fait les affaires de ce quartier de Paris.
Quand les troupes versaillaises entrèrent dans la capitale, Napias se replia dans les arrondissements du centre. Il fut accusé par ses adversaires d’avoir ordonné l’incendie de plusieurs édifices, et notamment de la bibliothèque du Louvre. Arrêté le 23 mai, il fut sommairement exécuté.
ŒUVRE : Transition pacifique et sûre
vers un nouveau monde. Statuts d’une colonie agricole, industrielle et
commerciale à fonder à Saint-Just, Troyes, Association d’ouvriers typographes, Lépine et Cie, 1849 [1850 ?], 84 p.
SOURCES : Archives nationales, BB/22/144,
dossier de grâce des frères Napias – Archives départementales de la
Marne, 30 M 18 – Archives départementales de l’Aube, 1 M 598, 4 M 716. –
La Voix du peuple, n°2, 18 mars 1848 et n°3, 22 mars 1848 – Progrès de l’Aube, 6 mai 1849 – Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851. Bases de données réalisée par Jean-Claude Farcy, avec la collaboration de Rosine Fry, fiche Napias Claude Dominique – Dictionnaire biographique du fouriérisme, notice Napias, Claude-Dominique.
Daniel Chérouvrier, Bernard Desmars
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