M. le colonel de la Garde nationale de Troyes à
Louis-Philippe, roi des Français le 29 juillet1831 :
« Sire,
J’ai l’honneur de vous présenter les hommages de la garde
nationale de Troyes, dont Votre Majesté par une auguste préférence qui partage,
avec le choix de mes camarades, tous les sentiments de mon cœur, vient de me
confier l’honorable commandement.
La gloire et l’indépendance de la patrie, le trône populaire
du roi-citoyen, ne comptent parmi nous que des amis et des défenseurs dévoués.
La liberté et l’ordre public, noms sacrés que votre main
vraiment royale a inscrits sur nos drapeaux, n’ont pas de plus fermes soutiens
que nous.
Sire nous sommes fiers de pouvoir vous dire que nous avons,
des premiers, arboré, en juillet, nos trois glorieuses couleur, proclamé le
soldat de Valmy et de Jemmape lieutenant-général du royaume, et d’une même voix,
fait des vœux pour la proclamation immédiate du roi.
Nous avons salué avec amour et enthousiasme, dans votre
élection, l’alliance désormais indissoluble du pouvoir monarchique
constitutionnel et de la liberté.
C’est dans ces sentiments patriotiques que nous verrons
fleurir et se développer progressivement dans nos institutions, pour le bonheur
de la France, la gloire de votre règne, et la puissance de votre dynastie, les
principes de la révolution sage et grande qui vous a couronné. »
Discours prononcé par M. Perrot-Prailly, colonel de la Garde
nationale de Troyes, lors du passage à Troyes de Louis-Philippe, le 29 juillet
1831 célébré par le rédacteur du Journal
de l’Aube dans son éditorial du 30 juillet 1831 :
« Le Roi sans chambellans, sans pages, sans maîtres des
cérémonies ; ce Roi citoyen ; ces princes élevés dans nos collèges et
partageant les prix des classes, ex aequo,
avec les boutiquiers de Paris, nous les avons vus hier au milieu de nous. Ils
ont été reçus sans pompe ruineuse, sans arcs de triomphe imposés aux contribuables…
Tout nous disait qu’il ne fallait pas recevoir le Roi des
Français, comme l’ancien roi de France ; Louis-Philippe l’élu de la
nation, comme Charles X l’élu de la Sainte-Alliance.
A un prince populaire, réception populaire. A vous gardes
nationales, à vous citoyens de tous rangs, à nous tous qui sommes heureux et
fiers de la révolution et du nouveau règne qu’elle a enfanté, le soin de cette
réception. Maintenant rien de prescrit, point d’instigation, de bonheur de
commande, tout ce qui se fera pour notre roi sera de bon aloi, et comme la Charte,
l’enthousiasme sera une vérité. Telle a été la fête d’hier, qui n’a laissé dans
nos cœurs qu’un seul regret, celui des trop courts moments où nous devions
jouir ici de sa présence. »
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