Publication dans Le Progressif de l’Aube du jeudi 1er août 1833
Le comité de secours pour les réfugiés Polonais
vient d’adresser la lettre suivante à un grand nombre de citoyens :
« Monsieur,
Notre ville a été assignée comme résidence à seize
Polonais, débris infortunés d’une héroïque armée. Qui d’entre nous n’a un
parent, un ami qui ne lui ait vanté les bienfaits qu’il a reçus en Pologne ?
Qui ne connaît l’ancienne et profonde sympathie qui unit les enfants de cette
généreuse nation à la nôtre ?
La France ne peut être insensible à de tels
souvenirs : elle veut, elle doit rendre douce la terre d’exil à ces
malheureux proscrits.
Mais pour être efficaces, les secours doivent être
recueillis et distribués avec discernement. Il a donc été formé à Troyes, sous
la présidence de M. le maire de la ville, un comité spécial de secours pour les
réfugiés polonais. Des commissaires délégués par lui recueilleront à domicile
des souscriptions qui seront, ou l’engagement d’opérer chaque mois un paiement
déterminé, ou la remise immédiate de sommes une fois données.
Tous sont appelés à concourir à cette œuvre de
bienfaisance ; devant elle, doivent se fondre en un accord unanime toutes
les nuances d’opinions. Le superflu du riche et le denier de la veuve sont
également honorables à recevoir et à donner : nous frapperons à toutes les
portes.
Nous osons espérer, monsieur, que non seulement vous
répondrez personnellement à notre appel, mais encore que vous nous aiderez de
votre influence et de vos soin s, et nous faciliterez l’accomplissement d’un
tâche qu’il nous sera précieux d’avoir remplie avec quelque fruit.
Dans l’espoir que vous partagerez nos sentiments,
nous avons l’honneur de vous saluer.
Le maire de la ville de Troyes, président, PAYN.
Le colonel de la garde nationale, vice-président,
PERROT-PRAILLY. »
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