Portrait de Charles Gros
par le peintre franc-comtois Charles Weisser
par le peintre franc-comtois Charles Weisser
Charles Gros 1862-1906
Né le 22 avril 1862 à Montbéliard (Doubs)
Décédé le 15 janvier 1906 à Chaumont (Haute-Marne)
Professeur agrégé d’histoire et géographie, poète,
journaliste, socialiste guesdiste.
Issu d’une famille de forgerons-serruriers et de cultivateurs du pays Comtois, Charles
Gros, orphelin de père, élevé par sa mère, fait ses études secondaires au collège de Montbéliard
où son oncle Frédéric
Belley est professeur de mathématiques.
Elève brillant de santé fragile, il intègre l’école normale de Cluny
(Saône et Loire) et obtient son agrégation en 1864.
Chargé de cours à Montluçon, puis au lycée de Poitiers, il est professeur agrégé d’histoire et
géographie à Lille en 1885. Républicain, libre-penseur, il propose le texte d’Eugène Pottier «
l’Internationale » à la section lilloise du parti ouvrier qui le fait
mettre en musique par Degeyter.
Il est muté en 1887 au lycée de Troyes où il dispense des
cours de littérature et d’économie, et participe aux activités des socialistes guesdistes
conduits par Etienne Pédron. Il publie
son premier recueil de poèmes « Poèmes habituels ». Charles des
Guerrois en fait une Etude critique élogieuse publiée dans les Mémoires de la Société académique de
l’Aube en 1889.
Professeur irréprochable, il écrit des chroniques
littéraires et politiques dans la presse radicale, le Petit Troyen de Gaston
Arbouin sous son nom et dans les
journaux socialistes, le Socialiste troyen et le Réveil des travailleurs, sous le pseudonyme de Germinal.
Une campagne de presse est menée en 1895 par les journaux
« Le Petit Républicain de l’Aube » et
« La Croix de l’Aube »pour discréditer l’enseignement donné au
lycée de Troyes, et ses enseignants.
Charles Gros et le principal Henri Flassayer sont la cible du journaliste pamphlétaire Louis
Perié .
Tous deux sont mutés en 1896, Gros à Macon et Flassayer en 1897 à Bourg (Ain).
Après son mariage avec Louise Lambin, Charles Gros est nommé
en 1900 professeur de lettres à Chaumont. Il participe à la vie locale et
conserve ses relations avec l’Aube, avec ses amis Louis Morin, Eugène Maury et
les enseignants du lycée de Troyes. En 1900, il publie une série d’articles
dans le Petit Troyen sur le poète-bonnetier troyen Albert Néret, «Causeries
littéraires sur un Aubois inconnu ».
Son poème dédié à Henri Millet est lu en 1902 lors de l’inhumation du
maire de Romilly.
En 1906, il rédige la préface du recueil de « Chansons
socialistes » d’Etienne Pédron.
Il décède le 15 janvier 1906, ses obsèques
sont suivies à Chaumont par une foule d’élèves, d’habitants et de responsables
politiques et administratifs de la Haute-Marne et de l’Aube.
Son corps est inhumé quelques jours après au cimetière de sa
ville natale.
Sa nécrologie est publiée par les journaux de l’Aube, du Doubs et de la Haute Marne et
par les journaux parisiens. Henri Focillon signe le 12 février 1906 dans le
journal de Clémenceau « L’Aurore » un article sur son œuvre poétique :
« J’y trouve une muse à la fois instinctive et réfléchie qui me dit de
méditer et de m’exalter… elle est une protestataire. Elle lutte dans les
combats d’à présent et pour les causes d’à présent, mais elle demande leur
autorité et leur solennité à ces vieux noms mystérieux et à ces fables
éternelles qui sont ce que la Grèce nous a laissé de plus beau… ».
Louis Morin rappelle la mémoire et l’œuvre littéraire de
Charles Cros dans l’Almanach du Petit Troyen de l’année 1907.
En 1922, le proviseur honoraire Henri Flassayer, devenu
chevalier de la Légion d’honneur, évoque dans « Quinze années de
journalisme » : « Le jeune professeur, qui sans être militant,
ne celait pas ses préférences socialistes. C’était en pleine réaction ; la
consigne fut donnée de présenter dans les gazettes, professeurs et proviseur,
comme acquis au socialisme et aux idées révolutionnaires. … En vain, fut-il
constaté officiellement, que le personnel gardait la réserve professionnelle,
mais encore que les élèves du professeur spécialement incriminé, chargé d’un
cours d’économie politique avaient sur le phénomène de la distribution des richesses
des opinions susceptibles de rassurer le plus timoré des bourgeois ; rien
n’y fit : les familles s’inquiétèrent, l’effectif scolaire baissa
sensiblement, des déplacements dans le personnel furent jugés
indispensables. »
La municipalité de Troyes honore en 1922 sa mémoire, sur la
proposition de l’Amicale des élèves du lycée de Troyes, en donnant son nom à
l’ancienne rue des Petites Tanneries.
Un article lui est consacré dans le "Dictionnaire des célébrités auboises" publié en 2016 par les éditions de la Maison du Boulanger.
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