PANCE François, Benjamin
Né le 22 nivôse an 8 (17 janvier 1800) à
Boulogne Billancourt ; mort le 15 mai 1851 à Nice. Conspirateur
carbonariste et militant républicain sous la monarchie de Juillet,
avocat, écrivain, journaliste, préfet.
Fils de François Pance,
notaire public à Boulogne-Billancourt, et de Romaine Viault originaire
de Rigny-le-Ferron dans l’Aube, François Benjamin Pance séjourna avec
sa mère dans l’Aube après le décès de son père en 1811, puis il intégra
le collège Sainte Barbe à Paris. Il y eut pour condisciples Guinard,
futur major général de la Garde nationale de Paris, Thomas, futur
directeur-gérant du National et Godefroy Cavaignac, qui allait
devenir le principal dirigeant de l’opposition républicaine après 1830.
Il évoqua cette période de sa vie dans le premier tome de Paris révolutionnaire, dans le chapitre consacré aux étudiants.Il participa à la conspiration civile du 19 août 1820. Membre de la loge maçonnique des Amis de la vérité et président d’une vente de la Charbonnerie, il fut poursuivi au procès de Colmar en 1822.
Durant les premières années de la monarchie de Juillet, il édita de petites publications destinées à l’éducation politique du peuple pour lesquelles il reçut avec Étienne Cabet* 60 F du Comité central de l’Association pour la liberté de la presse en juillet 1833.
De retour à Troyes dans le courant des années 1830 pour y exercer son métier d’avocat, il devint l’éditorialiste du journal Le Progressif de l’Aube et figura au nombre des défenseurs des accusés d’avril 1835.
Après la Révolution de février 1848, il se porta candidat à la Constituante dans l’Aube et obtint un score honorable de 8 000 voix mais ne fut pas élu. Les républicains locaux demandèrent alors sans succès sa désignation comme délégué du Gouvernement. Il fut nommé préfet de la Haute-Marne de juin à juillet 1848, puis préfet de la Sarthe de juillet 1848 à novembre 1849 avant d’être remercié : il avait reçu plusieurs avertissements pour ne pas avoir exercé une surveillance bien active à l’égard du parti exalté.
François Pance mourut à Nice en 1851.
(extrait du "Maitron")
Pour confirmer, les liens de Pance avec les républicains troyens voici une lettre adressée par Benjamin François Pance à Jean François Gadan le 13 mars 1848
Mon cher citoyen,
Nos lettres se croisent comme nos personnes. La
mienne vous doit être actuellement parvenue. Et je n’ai que le temps d’ajouter
quelques mots à ce que je vous disais. J’accepte de grand cœur la candidature
du parti républicain. Je ne vous fais pas de profession de foi, je craindrais
de me rendre ridicule. Ce que j’étais à Belfort en 1822, à Paris en juillet
1830 et en février 1848 je le serai toute ma vie trop heureux d’avoir encore de
bonnes et vigoureuses années à sacrifier au service de ma patrie et de la
république.
Je fais ici partie du comité central républicain
radical qui se mettra en correspondance avec vous et auquel déjà vous pouvez
écrire à la salle du boulevard Bonne-Nouvelle puisqu’il est en permanence et
trop heureux de tous les renseignements qu’il reçoit. Mettez si vous voulez le
nom de M. Clément Thomas sur l’adresse.
J’ai vu hier Millard qui me cause le regret de ne
pas vouloir se porter candidat ; il m’a donné des raisons que j’ai
vainement combattues. Il m’a dit qu’il écrirait dans ce sens et qu’il prierait
surtout ceux qui auraient voulu le nommer de porter leur voix sur moi.
Il me tenait le plus possible au courant de ce qu’il
savait sur Troyes et c’est ce qui m’avait fait vous écrire. Je lui ai promis
d’aller à Troyes aussitôt que nos élections de la garde nationale seront faites
c’est-à-dire le 22 mars prochain. Jusque-là tenez moi au courtant et dites-moi
tout ce qui concerne les élections et les intérêts du département de l’Aube.
Adieu mon cher Gadan, que cette lettre vous soit
commune avec nos amis.
Salut fraternité et confiance
B. Pance
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