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samedi 25 mars 2017

Troyes, ville hospitalière : l'accueil des réfugiés polonais en 1833

 

Publication dans Le Progressif de l’Aube du jeudi 1er août 1833

Le comité de secours pour les réfugiés Polonais vient d’adresser la lettre suivante à un grand nombre de citoyens :
« Monsieur,
Notre ville a été assignée comme résidence à seize Polonais, débris infortunés d’une héroïque armée. Qui d’entre nous n’a un parent, un ami qui ne lui ait vanté les bienfaits qu’il a reçus en Pologne ? Qui ne connaît l’ancienne et profonde sympathie qui unit les enfants de cette généreuse nation à la nôtre ?
La France ne peut être insensible à de tels souvenirs : elle veut, elle doit rendre douce la terre d’exil à ces malheureux  proscrits.
Mais pour être efficaces, les secours doivent être recueillis et distribués avec discernement. Il a donc été formé à Troyes, sous la présidence de M. le maire de la ville, un comité spécial de secours pour les réfugiés polonais. Des commissaires délégués par lui recueilleront à domicile des souscriptions qui seront, ou l’engagement d’opérer chaque mois un paiement déterminé, ou la remise immédiate de sommes une fois données.
Tous sont appelés à concourir à cette œuvre de bienfaisance ; devant elle, doivent se fondre en un accord unanime toutes les nuances d’opinions. Le superflu du riche et le denier de la veuve sont également honorables à recevoir et à donner : nous frapperons à toutes les portes.
Nous osons espérer, monsieur, que non seulement vous répondrez personnellement à notre appel, mais encore que vous nous aiderez de votre influence et de vos soin s, et nous faciliterez l’accomplissement d’un tâche qu’il nous sera précieux d’avoir remplie avec quelque fruit.
Dans l’espoir que vous partagerez nos sentiments, nous avons l’honneur de vous saluer.
Le maire de la ville de Troyes, président, PAYN.
Le colonel de la garde nationale, vice-président, PERROT-PRAILLY. »

1833 Troyes se mobilise pour les réfugiés polonais





Comité de secours en faveur des Polonais

Hier, sur l’invitation de M. Perrot, colonel de la garde nationale, une assemblée a été tenue à l’Hôtel-de-Ville sous la présidence de M. le maire. Elle avait pour objet la création d’une commission destinée à régulariser l’obtention et la répartition des secours que réclame la position malheureuse des Polonais résidant en nos murs et qui commandent à la France ses souvenirs et ses sympathies.
M. le Maire de la ville de Troyes a été nommé Président, M. Perrot, Vice-Président ; M. Couturat, Trésorier ; M. Nicol, secrétaire ; huit commissaires leur ont été adjoints, ce sont  :
MM. Goussier, Pelée de St. Maurice, Baudin-Anheim, Delaffertey, Cénégal, Cardon, Millard, Tatin.
Un premier appel a été fait à l’assemblée composée de 28 personnes, il a produit 140 fr.
Tout fait espérer que les soins de la commission nouvellement créée sauront apporter des soulagements efficaces aux braves et infortunés proscrits.

Publié dans Le Progressif de l’Aube du jeudi 25 juillet 1833  Troisième année n°502 dont le gérant-rédacteur était M. J.S. Saint-Amant.

Parmi les participants on remarque des libéraux de tendance républicaine : le colonel Perrot est le pharmacien appelé aussi Perrot-Prailly, Nicol Eloi-Théophile est un commis greffier du Tribunal d'instance de Troyes,  Millard Jean sera élu député de l'Aube en 1848.