Le
Petit Troyen, 15 août 1888
Journal radical propose un autre récit :
Distribution des prix des écoles
maternelles à Troyes.
Hier a eu lieu à une heure, la distribution des prix
des écoles maternelles dans la salle du Cirque. Sur l’estrade se trouvaient M.
Grandemange, président ; M. Boullier, maire de Troyes, quelques
conseillers municipaux, ainsi que M. Berthier, inspecteur primaire, etc.
M. Grandemange a prononcé le discours suivant :
« Mesdames,
Messieurs, mes chers enfants. Aujourd’hui, pour la seconde fois je suis appelé
à présider la distribution des prix de nos écoles, et M. le Maire a bien voulu,
encore une fois cette année, se démettre en ma faveur de ses droits à la
présidence de cette solennité….
S’il
appartient à M. le Maire de vous mieux dire combien nous intéresse votre jeune
âge, il ne peut sentir plus que je ne le fais, le plaisir qu’il y a à se
retrouver au milieu de vous, à distribuer à chacun la récompense de son
assiduité à l’étude pendant le cours de l’année, et les espérances que nous
fondons sur les projets futurs de vos jeunes intelligence.
L’enseignement
que vous recevez dans les classes enfantines a déjà son importance : il
vous prépare à aborder avec de moindres efforts l’enseignement primaire. Les
connaissances qu’il vous donne, la lecture et l’écriture, vous sont d’autant
plus aisées à acquérir que pour vous en faciliter l’étude vos institutions avec
la patience et le dévouement tout paternels que nous nous plaisons à leur reconnaîtrai,
ont soin de varier toutes vos occupations par des exercices amusants qui
conviennent si bien à l’enfance, et à vous présenter e travail comme un autre
divertissement. Vous étudiez aussi des fables dont la morale vous apprend déjà
à aimer le bien et à le pratiquer, et qui en développant votre raison et en
faisant éclore votre conscience ajoute un charme de plus aux graces de votre
enfance. Elles vous enseignent l’affection que vous devez à vos parents et la
reconnaissance que méritent les soins continuels dont ils vous entourent…
Je
ne veux pas prolonger davantage votre impatience si légitime de recevoir vos
prix, je me fais ici votre interprète en remerciant en votre nom et au mien,
vos dévouées institutrices si vigilantes, dont les soins n’ont cessé de vous
accompagner, et qui vous ont entourés de tant de sollicitude. »
M. Grandemange remercie ensuite les dames
patronnesses de leurs soins et la fanfare des pompiers de son gracieux
concours.
La distribution a eu lieu ensuite les dames patronnesses passaient dans
les rangs des écoles maternelles religieuses et ont donné des bonbons seulement
aux enfants de ces écoles, laissant les petites damnées de l’école laïque.
Quand donc l’égalité s’établira-t-elle en laïcisant
toutes ces petites écoles ? Heureusement, les enfants de l’école laïque
des Jacobins recevront une compensation et une consolation. Les enfants ont
ensuite fait valoir leurs petits talents, les religieuses, à leur façon, en
chantant la vierge et les anges, les petites laïques en chantant des couplets
de circonstance.
La distribution des prix a ensuite eu lieu. La fanfare des
Sapeurs-Pompiers a joué la Marseillaise.
Distribution des prix dans une école communale rurale dans les années 1890