lundi 5 décembre 2022
vendredi 11 novembre 2022
Lakanal, organisateur de l'enseignement primaire par Gustave Carré
à suivre
mardi 17 mai 2022
Troyes art pauvre
mercredi 6 avril 2022
Election de Jules Grévy, Président de la République
Le 28 décembre 1885 les députés élisent pour la seconde fois Jules Grévy, Président de la République.
Max Bourgeois réalise une médaille pour célébrer cette élection. Chaque député reçoit un exemplaire gravé à son nom.
Stanislas Baltet, député de l'Aube, réélu une seconde fois en 1885, reçoit son exemplaire.
Les Annales politiques et littéraires du 11 novembre 1881
Présentation de Stanislas Baltet, par Alfred Leconte, député.
mardi 15 mars 2022
Eugène Réveillaud 1851-1935, rédacteur en chef de l'Avenir républicain (extrait du Musée protestant)
Eugène Réveillaud (1851-1935)
Un protestant converti et militant
Né à Saint-Coutant (Charente-Maritime) dans une famille d’instituteur, il est placé par sa mère, catholique pratiquante, à l’Institution diocésaine de Pons, dont il s’échappe, et termine ses études secondaires au lycée Charlemagne.
Il s’oriente d’abord vers le journalisme, dirigeant plusieurs titres, dont l’Avenir républicain (Troyes). L’obtention d’une licence en droit, lui permet de s’inscrire au barreau de Troyes. Initié à la Franc-Maçonnerie, au sein de la loge L'Union fraternelle, puis converti en 1878 au protestantisme, dans sa tendance évangélique, il devient un propagandiste anti-catholique ardent : son ouvrage La question religieuse et la solution protestante, publié en 1878, eut un grand succès. En 1884, il fonde une œuvre destinée à accueillir des prêtres convertis au protestantisme. Après un séjour dans une paroisse d’obédience vaudoise des Hautes Alpes italiennes, il crée la Société Coligny, laquelle favorise l’établissement en Algérie de paysans originaires de ces montagnes. Il se préoccupe aussi de la gestion de la société des traités religieux.
Élu député de la Charente-Inférieure en 1902, il participe activement aux débats qui vont conduire à la séparation des Églises et de l’État, donnant en modèle l’organisation des Églises protestantes. Ce militant protestant, républicain et anticlérical est aussi l’auteur de plusieurs recueils de poésie d’inspiration biblique et d’ouvrages d’histoire (Histoire du Canada et des Canadiens français).
samedi 12 mars 2022
Troyes, place de l'Hôtel de Ville, aquarelle d'Eugène Véder
Il débute comme peintre décorateur. Passionné dès son plus jeune âge par le dessin, très inspiré par Jean-François RAFFAÊLLI, il fait quelques passages à la Grande Chaumière.
-1912-1913 Exposition de quelques aquarelles au Salon des Indépendants.
-1914 Remarqué à ce salon, il est sollicité par Durand-Ruel pour une exposition personnelle.
-1914-1918 Mobilisé, il part sur le front en Champagne où il fait de nombreuses aquarelles et de croquis d'après nature. Remarqué par un officier d'État Major, il est affecté au service cartographique de l'Armée où il dessine d'après des photos aériennes, les cartes de la bataille de Verdun. Il est démobilisé en 1919.
-1920 Il expose ses aquarelles et ses croquis de la guerre au Salon des Armées. Une partie de ces aquarelles et des ces croquis seront acquis par le Musée de la Première Guerre Mondiale à Péronne dans les années 1980. D'autres partiront aux États-Unis dans une collection privée.
C'est à cette époque qu'il se met à la gravure sur cuivre et installe un atelier de graveur-illustrateur 27 rue des Fossés-Saint-Jacques à Paris et fonde la "MAISON VÉDER & FILS " avec son fils Lucien. Dans le même temps, il participe avec DOUHIN à la création du Musée Jean-François MILLET à Barbizon. Pour lequel ses descendants, ses enfants à ses arrières petits -enfants continueront à travailler.
-1922 Il devient Sociétaire du salon des Artistes Français où il expose.
-1923 Médaille de bronze.
-1925 Médaille d'argent pour une Eau-Forte en trois cuivres: "Place du Tertre à Montmartre."
C'est à cette époque qu'il s'installe à Châtillon dans les Hauts -de Seine.
-1926 Il se consacre à la gravure et devient Membre de la "Gravure Originale en Noir". Il fait partie de la Société d'Artistes Internationale avec DECARIS, CHAHINE, BROUET etc...
-1927 Membre d'Honneur du Salon d'Automne de Madrid.
Il reçoit une commande de l'état pour le MUSÉE DU LOUVRE: "Notre-Dame de Paris, vue du jardin St Sevrin", puis en 1928 une importante commande pour les Éditions Albert MORANCÉ d'un album de 50 Eaux-Fortes: "vues de Paris", tirage à 300 exemplaires, que les musées nationaux acquirent en 1930 pour le compte de la Chalcographie du Louvre. Ces gravures restent parmi les plus belles de la ville de Paris. Comme Robert Burnand dira: "Avec quelques coups de crayon, il évoque l'encombrement et l'agitation( de la ville)- avec une seule ligne, il ouvre des horizons infinis."
_1934-1935 Il participe au 1er et au 2ème Salon des Artistes Châtillonnais fondé par Clément PERRIÈRE.
--1936 Il décède d'un accident de la circulation.
Son œuvre est toujours vivante. Ses eaux-Fortes sont encore éditées par le Musée du LOUVRE et le Musée CARNAVALET (Musée de la ville de Paris.)
ainsi que par ses arrières petits-enfants Sylvie et Alain FARÉ dans les ateliers des ÉDITIONS FARÉ.
E. Bénézit. Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs.(Tome VIII page 493.)
vendredi 11 février 2022
Inauguration de l'orgue de l'église Saint-Pierre Bar-sur-Aube 1845
Inauguration de l’orgue de l’église Saint-Pierre de Bar-sur-Aube
Construit par M. Lété, facteur d’orgue du roi, à Mirecourt
Décembre 1845
Tout ce qui est objet d’art excite aujourd’hui un intérêt réel et général. Cette vérité est incontestable et fait honneur à notre époque.
On ne doit pas s’étonner si l’inauguration du grand orgue de l’église Saint-Pierre de Bar-sur-Aube a été pour la paroisse une véritable fête qui avait puissamment éveillé l’attention publique, et qui a mis toute la ville en mouvement. Ce n’était plus en effet un instrument secondaire, comme ceux qui ont été inaugurés ces dernières années dans plusieurs paroisses du diocèse, qui allait être livré à l’appréciation des auditeurs ; mais il s’agissait d’un jeu d’orgues établi sur de grandes proportions, très fortement compensé, et par conséquent ayant une importance réelle, en un mot, un monument qui est aujourd’hui un des plus beaux ornements de l’église Saint-Pierre.
L’établissement du jeu d’orgues qu’on allait entendre pour la première fois était en quelque sorte l’œuvre de chacun des habitants de la paroisse, qui s’étaient empressés d’inscrire leurs noms sur la liste de souscription ouverte pour faire l’acquisition de cette œuvre.
Ce fut donc au moyen des dons spontanés, de la générosité de ses paroissiens, que le vénérable doyen de Saint-Pierre ; secondé par le zèle actif des membres de la paroisse, est parvenu à faire établir dans son église un jeu d’orgues aussi remarquable par sa puissance que par sa beauté…
Tout se réunissait pour exciter au plus haut degré l’empressement de la population et l’importance de l’instrument qui allait être inauguré.
Aussi la dernière volée de toutes les cloches de Saint-Pierre avait à peine appelé les fidèles au service divin qu’une foule immense se pressait dans la vaste enceinte de la vieille basilique.
Une commission avait été chargée pour faire l’expertise et la réception de l’instrument. Elle comportait neuf experts : M. Fauconnier, architecte de la ville pour l’examen du mécanisme, et le travail matériel ; MM. Degrond et Laperrière, pour la vérification des métaux ; et pour la partie musicale, MM. Uffoltz, organiste de la cathédrale ; A. Quern, organiste de la Madeleine, et plusieurs autres musiciens amateurs de la localité. Aussi, ayant été appelé à l’honneur de présider cette commission, et ayant recueilli l’avis des experts, chacun dans sa spécialité, je ne puis rien faire de mieux que résumer en peu de mots les conclusions émises par les membres du jury.
Le jeu d’orgues ne laissant rien à désirer sous le rapport de l’exécution matérielle, la commission avait encore à se prononcer sur ses qualités harmoniques.
M. Uffoltz se mis donc au clavier ; il toucha l’orgue avec cette habileté et cette supériorité de talent que tout le monde lui connait ; et les experts, après avoir entendu les différents registres dans toutes les variétés et combinaisons, déclarèrent d’un commun avis que l’instrument a en général la plus belle qualité de sons, et qu’il réunit une puissance remarquable à une immense variétés d’effets. Mais ils ont surtout remarqué la douceur et la plénitude des jeux de fond, la pureté des flûtes petites et grandes, le timbre gracieux des hautbois et les vibrations originales du registre appelé la voix humaine.
La commission a donc conclu à l’unanimité que l’orgue de l’église Saint-Pierre de Bar-sur-Aube faisait le plus grand honneur à l’habileté et au talent consciencieux de M. Lété, et que par conséquent il devait être reçu avec éloges par le conseil de la fabrique.
L’abbé THIESSON
Chanoine honoraire de Troyes
Publié dans le journal « L’Aube » le 25 décembre 1845
dimanche 6 février 2022
Le temple de Gustave-Yves Lejeune
Le pauvre Lejeune qui fait les frais de l’avant-propos de l’article du journal de l’Aube publié le 9 otobre 1836, annonçant l’inauguration d’une salle de danse, le Tivoli d’hiver, à l’angle des rues du Bois et du Coq (actuellement rues d Général de Gaulle et du peintre Paillot de Montabert, ) s’appelle Gustave-Yve Lejeune, âgé de 26 ans, né à Saint-Denis les Monts, département de l’Eure.
Ancien séminariste, il se revendique membre de l’Eglise catholique française, des prêtres dissidents de l’Eglise française, Châtel et Auzou.
Il a été condamné à la prison par le Tribunal correctionnel de Troyes après une audience le 9 décembre 1835 relatée par le même journal le lendemain..
« « Lejeune a été arrêté dans le mois de septembre dernier à Troyes, après y avoir ouvert une église française.
Lejeune est d’une taille médiocre ; il est vêtu d’une redingote noire ; sa figure est colorée d’une vive rougeur ; ses traits non rien de distingué. Ses regards sont incertains, et il y a dans tout son extérieur quelque chose de vulgaire…
Le Président du tribunal lit une lettre du procureur du Roi d’Evreux : « Lejeune admis au séminaire d’Evreux en 1830, a montré très peu d’aptitude, ses supérieurs pensèrent qu’il avait peu de cervelle, un jugement faux, l’esprit de travers, et qu’il ne ferait jamais qu’un mauvais prêtre. «
Après audition des témoins et des plaignants, la plaidoirie de Me Cénégal est suivie de nombreux applaudissements.
Le tribunal acquitte Lejeune sur les plaintes relatives à l’abus de confiance au préjudice d’Hérouars et d’escroquerie envers Manotte, Evrard, Rigny, Braquehan et Yesman ; le déclare coupable d’escroquerie envers la veuve Durand, Riché, Delforges et la demoiselle Moulin, et le condamne en treize mois d’emprisonnement et 50 fr. d’amende.
L’auditoire s’écrie : Il ne l’a pas mérité… »
Le rédacteur désapprouve cette manifestation mais concède que les hommes sensés qui assistaient à l’audience s’accordaient à considérer Lejeune, non comme un voleur mais comme un misérable et ont été affligés de la sévérité d’une condamnation qui ne leur semblait pas suffisamment motivée.
Lejeune fit appel devant la Cour royale de Paris, audience du 8 janvier 1836, présidée par M. de Glos
On apprend que le père de Lejeune, menuisier, s’imposa ‘énormes sacrifices pour l’éducation de son fils…
La Cour rend l’arrêt suivant :
« « Considérant que Gustave-Yves Lejeune, après avoir été attaché à la prétendue église du sieur Auzou, dont il avait reçu un simulacre e prêtrise, était en septembre 1835, dénué de toute espèce de ressources ;
« Qu’en effet, lors de son départ de Paris, où il avait contracté des dettes assez nombreuses, il n’avait en sa possession qu’une somme de 17 fr., qui a été dépensée en frais de voyage ; qu’il ne connaissait personne à Troyes qui pût venir à son secours, et qu’il ne se proposait de se procurer des moyens d’existence par aucun travail honnête ;
« Considérant que, dans ce passeport délivré à Paris, Lejeune a pris la qualité d’ecclésiastique ; qu’à Troyes il s’est présenté à diverses personnes, tour à tour comme prêtre de l’église romaine, ou comme prêtre de la prétendue communion du sieur Châtel , se disant fondateur de la prétendue religion catholique française, et qu’en outre il s’est dit autorisé et reconnu par l’évêque de Troyes et par le gouvernement ;…
Lejeune a fait confectionner des travaux, et s’est fait faire des fournitures qu’il savait être dans l’impossibilité de payer ;
« Considérant que Lejeune en ouvrant une prétendue église catholique française sous le patronage du sieur Châtel, n’a eu en vue que de spéculer sur la crédulité, pour persuader un pouvoir ou un crédit imaginaire, des manœuvres frauduleuses qui ont eu pour but et pour résultat d’escroquer en partie de la fortune de la veuve Durand, de la demoiselle Moulin, et des sieurs Richer et Desforges,
« Condamne Lejeune à treize mois de prison. »
Publié dans : « Le Droit », 9 janvier 1836
NB : Pour avoir des renseignements sur l’église catholique française du sieur Châtel, voir la note de Michel Cordillot sur le site du Maitron :