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vendredi 17 avril 2020

DISCOURS ADRESSÉ AU ROI DE SUÈDE, par M. l’Abbé DE RADONVILLIERS,



DISCOURS
ADRESSÉ AU ROI DE SUÈDE,
Par M. l’Abbé DE RADONVILLIERS, 
Chancelier de l’Académie Françoise, lorsque ce Prince y vint prendre séance le Jeudi 7 Mars 1771

SIRE,
L’HONNEUR que Votre Majesté fait en ce jour à l’Académie n’est pas-nouveau pour elle, mais il n’en est que plus flatteur. Déja elle avoit eu la gloire de voir dans ses assemblées, au siède même où nous vivons, deux Souverains étrangers ; & le Roi son protecteur a bien voulu y venir occuper la place qui lui appartient. Les compagnies savantes attirent donc les regards des Rois, & font comptées parmi les objets dignes de- leur curiosité. Pour remplir les vues de VOTRE MAJESTÉ, l’Académie doit lui rendre compte du but qu’elle se propose & des travaux qui l’occupent.
Son but est de perfectionner notre Langue ; mais comme il y a une liaison naturelle entre la manière de parler & la manière de penser, l’Académie espéroit, en épurant le langage, épurer le goût, & l’événement a justifié ses espérances.
Elle s’occupe à célébrer les talents, les succès, & même les efforts de ceux qui cultivent les Lettres ; mais son intention n’est pas de se borner à de vains éloges. Elle veut, en excitant une noble émulation, donner aux hommes illustres des successeurs & des rivaux.
Une partie de ses discours est consacrée à la gloire du Roi ; c’est un tribut de devoir, d’inclination, & de reconnaissance. Mais, il en faut convenir, l’affection naïve du peuple a été plus éloquente que l’art de nos Orateurs. Elle a tout dit dans un seul mot, en donnant au Roi le surnom de Bien-Aimé.
L’un de nos Confrères est chargé d’écrire histoire de son règne, & le séjour que VOTRE MAJESTÉ a fait en France lui fournira un trait des plus intéressants. Après avoir raconté ce que publiait d’avance la renommée, & ce qu’il a fallu ajouter à ses récits, quand on a eu le bonheur de vous approcher, il en viendra au funeste événement qui interrompt le cours de vos voyages. Là il attendrira ses lecteurs en décrivant votre entrevue avec le Roi ; & cette aimable confiance, si rare entre les Princes, avec laquelle vous avez pleuré dans ses bras ; & cette douce sensibilité, peut être encore plus rare, avec laquelle le Roi a essuyé vos pleurs & les a partagés.
Heureuses les Nations auxquelles le Ciel accorde des Princes d’un caractère humain & sensible ! Dans les Rois, l’humanité est la première des vertus. Il en est d’autres qui fervent à leur gloire, celle-là sert à notre bonheur.
SIRE, je m’arrête là. Eh ! que pourrais-je dire encore qui fût plus agréable à VOTRE MAJESTÉ ? Le présage de la félicité publique, est le compliment le plus doux à l’oreille des bons Rois.

Claude-François LYSARDE de RADONVILLIERS


(extrait du site de l'Académie française)



Le roi de Suède était Gustave III, né en  1746, couronné le 12 février 1771, quelques semaines avant cette réception.
Francophile,  adepte de la philosophie des lumière, il abolit la torture et il fonde en 1786 l’Académie suédoise, dont il rédige en partie le règlement avec des missions calquées sur celles de l’Académie française.
Il est assassiné le 16 mars 1792, au cours d’un bal  masqué à  l’opéra royal de Stockholm.
En 1833, le compositeur français Auber compose un opéra en hommage à ce roi de Suède « Gustave III, ou le bal masqué ».
En 1859, Verdi compose sur la même intrigue « Un ballo in maschera ( Un bal masqué) « 

 

jeudi 15 août 2019

L'abbé Lysarde de Radonvilliers, commendataire de l'abbaye Saint-Loup de Troyes


L’ABBE DE RADONVILLIERS
6 novembre 1710 : Baptême à Decize de Claude François, fils de noble Denis Louis Lysarde de Radonvilliers, Major au Régiment de Sebbeville-Infanterie, et de dame Gabrielle Simonin.
1716 : Claude de Radonvilliers quitte Decize ; il fait ses études à Paris, au Collège Louis-le-Grand et au noviciat des Jésuites (quartier du Marais).
Il est professeur dans les collèges des Jésuites à Rouen, Rennes, Orléans puis Bourges.
1740 : Retour au Collège Louis-le-Grand où l’abbé de Radonvilliers enseigne le latin. Il rédige une pièce de théâtre, Les Talens Inutiles.
1744 : Début du séjour à Bourges. L’abbé de Radonvilliers quitte l’ordre des Jésuites. Il est remarqué par l’archevêque, Mgr de La Rochefoucauld, qui le nomme vicaire général. Il est également chancelier de l’Université de Bourges.
1745-1748 : Mgr de La Rochefoucauld est ambassadeur de France à Rome. L’abbé de Radonvilliers l’accompagne et lui sert de secrétaire.
1758 : Mgr de Coëtlosquet, évêque de Limoges, est nommé précepteur du jeune duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XV. L’abbé de Radonvilliers enseigne le latin et les langues au prince et à ses trois frères, Berry, Provence et Artois.
1763 : L’abbé de Radonvilliers est élu à l’Académie Française.
1768 : Première édition de La Manière d’apprendre les langues.
Avril 1770 : L’abbé de Radonvilliers reçoit le titre d’Aumônier Ordinaire du Roi.
Mars 1779 : Radonvilliers prononce un discours de réponse au nouvel académicien Jean-François Ducis, qui vient d’obtenir le siège laissé vacant à la mort de Voltaire.
L’abbé de Radonvilliers siège au Conseil du Roi en tant que représentant du clergé. Il a reçu plusieurs bénéfices d’abbayes (Neauphle, Saint-Loup de Troyes, Saint-Orens d’Auch…)
18 avril 1789 : Claude François Lizarde de Radonvilliers meurt à son domicile de la rue Louis-le-Grand. Il est inhumé dans l’église Saint-Roch.
 
(extrait des Célébrités diécizoises).


L'abbé C F Lisarde de Radonvilliers a été de 1757 à 1788, abbé commendataire de l'abbaye de Saint-Loup à Troyes. 
Mais jusqu'à présent, aucune information ne permet d'établir un lien entre cette famille et le village aubois de Radonvilliers dans le canton de Brienne le château. 

Dans les œuvres choisies du cardinal de Maury, tome III page 530 on trouve une anecdote sur cet abbé : "Sur le point de renouveler un bail pour la ferme générale de son abbaye de Saint-Loup de Troyes, il demanda au fermier sortant, un M. de la Porte à combien pouvait se monter l'augmentation qu'il avait de faire subir au bail. Le fermier estima à 3 ou 4000 francs cette augmentation, se déclarant prêt à l'accepter pour son compte. M. de Radonvilliers déclara : "Je ne puis accepter de passer cette augmentation de revenu, vous avez une famille nombreuse et je suis bien aise ainsi de vous aider à l'élever".