jeudi 9 mars 2017

Louis-Philippe, roi-citoyen à Troyes le 29 juillet 1831



M. le colonel de la Garde nationale de Troyes à Louis-Philippe, roi des Français le 29 juillet1831 :

« Sire,
J’ai l’honneur de vous présenter les hommages de la garde nationale de Troyes, dont Votre Majesté par une auguste préférence qui partage, avec le choix de mes camarades, tous les sentiments de mon cœur, vient de me confier l’honorable commandement.
La gloire et l’indépendance de la patrie, le trône populaire du roi-citoyen, ne comptent parmi nous que des amis et des défenseurs dévoués.
La liberté et l’ordre public, noms sacrés que votre main vraiment royale a inscrits sur nos drapeaux, n’ont pas de plus fermes soutiens que nous.
Sire nous sommes fiers de pouvoir vous dire que nous avons, des premiers, arboré, en juillet, nos trois glorieuses couleur, proclamé le soldat de Valmy et de Jemmape lieutenant-général du royaume, et d’une même voix, fait des vœux pour la proclamation immédiate du roi.
Nous avons salué avec amour et enthousiasme, dans votre élection, l’alliance désormais indissoluble du pouvoir monarchique constitutionnel et de la liberté.
C’est dans ces sentiments patriotiques que nous verrons fleurir et se développer progressivement dans nos institutions, pour le bonheur de la France, la gloire de votre règne, et la puissance de votre dynastie, les principes de la révolution sage et grande qui vous a couronné. »


Discours prononcé par M. Perrot-Prailly, colonel de la Garde nationale de Troyes, lors du passage à Troyes de Louis-Philippe, le 29 juillet 1831 célébré par le rédacteur du Journal de l’Aube dans son éditorial du 30 juillet 1831 :


« Le Roi sans chambellans, sans pages, sans maîtres des cérémonies ; ce Roi citoyen ; ces princes élevés dans nos collèges et partageant les prix des classes, ex aequo, avec les boutiquiers de Paris, nous les avons vus hier au milieu de nous. Ils ont été reçus sans pompe ruineuse, sans arcs de triomphe imposés aux contribuables…
Tout nous disait qu’il ne fallait pas recevoir le Roi des Français, comme l’ancien roi de France ; Louis-Philippe l’élu de la nation, comme Charles X l’élu de la Sainte-Alliance.
A un prince populaire, réception populaire. A vous gardes nationales, à vous citoyens de tous rangs, à nous tous qui sommes heureux et fiers de la révolution et du nouveau règne qu’elle a enfanté, le soin de cette réception. Maintenant rien de prescrit, point d’instigation, de bonheur de commande, tout ce qui se fera pour notre roi sera de bon aloi, et comme la Charte, l’enthousiasme sera une vérité. Telle a été la fête d’hier, qui n’a laissé dans nos cœurs qu’un seul regret, celui des trop courts moments où nous devions jouir ici de sa présence. »

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